ENGINEERINGNET.BE - D'un point de vue belge, le marché français est très intéressant car la diversification des produits et des services y est moindre. Des réglementations et un espace linguistique uniformes facilitent la tâche des fournisseurs d'applications numériques. C'est ce que confirme
Christian Van Parys de RVC (Fernelmont), actif dans les applications numériques pour la climatisation, l'eau et l'électricité.
« Nous avons par exemple développé un logiciel qui permet aux installateurs d'éditer et de délivrer des certificats officiels. Pour le marché wallon, nous devons spécifiquement intégrer et mettre à jour les exigences de la législation wallonne. Ce marché compte 2.500 clients potentiels. Sur le marché français, il y en a 90.000. »
L'incinération est moins nocive pour l'environnement
« Grâce à notre nouvelle série de clapets antifumée, nous pouvons désormais également piloter les gaz de process à des températures allant jusqu'à 1.300 °C », explique Ruben Vancalbergh, PDG de L-inc (Waregem). « Nous maintenons une dépression dans les fours et récupérons la chaleur générée par les process. Nous avons développé cette application pour des brûleurs spécifiques pour lesquels de faibles émissions sont d'une importance capitale. C'est particulièrement le cas pour les chaudières multitubulaires et les incinérateurs de déchets pour lesquels la recherche de combustibles plus verts se poursuit. »
Spécifiquement pour l'industrie sidérurgique, L-inc a récemment développé un concept faisant usage de gaz à faible pouvoir calorifique des hauts fourneaux comme combustible principal. Le gaz naturel est uniquement utilisé comme combustible d'appoint au démarrage du brûleur. » Deux fours ont déjà été construits selon ce concept, un en Australie et un dans la zone portuaire de Marseille. « Nous innovons également dans le traitement des déchets en utilisant les déchets liquides et gazeux comme combustible. Notre brûleur multi-combustibles LincoMax peut nébuliser jusqu'à six combustibles différents dans la chambre de combustion », stipule Vancalbergh.
Synchronisation des données de véhicules
Effitrax (Courtrai) a développé avec son EffiCube une plateforme de synchronisation des données des compteurs et des capteurs de véhicules. Le co-propriétaire Bernard Berkein : « Un supplément de données n'est pas du luxe pour les véhicules spécialisés. Malheureusement, les données collectées sont peu ou prou compatibles entre elles.
Nous avons commencé à développer un produit universel en 2016 à la demande de Veolia auprès de mon partenaire français Jean-Paul Daveau. Notre base de données contient entre-temps les paramètres de 3.000 de ces véhicules. Les informations acquises sont affichées de manière uniforme après un traitement algorithmique.
Les résultats incluent notamment l’intensité des mouvements de freinage et l’analyse des quasi-accidents. Grâce à ces données, les utilisateurs peuvent donner à leurs conducteurs des retours sur leur comportement de conduite pour plus de sécurité et de réduction des coûts de consommation et de maintenance. Les données sont bien entendu également utiles pour la formation quinquennale obligatoire des conducteurs.
Le transfert s'effectue via Bluetooth 3G, 4G ou un hotspot WiFi. Nous évitons ainsi les interruptions lorsque les voitures traversent les frontières nationales. » Le premier utilisateur de l'EffiCube fut le groupe français de déchets et de recyclage Paprec. « La ville de Breda en a récemment équipé une balayeuse. Le déploiement en Flandre suivra bientôt. »
Activation magnétique
Sensolus (Gand) a lancé la quatrième version de son outil de suivi des utilisateurs finaux. Il peut facilement être posé sur un véhicule. « On peut l'activer avec un simple aimant », précise Mathias Savalle, directeur régional France. « La batterie dure de cinq à dix ans. Nous pouvons également suivre les véhicules dans les bâtiments via le WiFi. Nous collaborons déjà avec Veolia et Renewi.
Il est particulièrement utile pour les camions poubelles : le tracker et le logiciel permettent de vérifier si les itinéraires sélectionnés sont bien les plus efficaces. Bientôt, nous pourrons récupérer les données de divers capteurs via le Bluetooth. Comme par exemple la température, la distance entre la charge et le mur. Et la détection des chocs. Ceci est utile pour les charges plus coûteuses. En fin de compte, cela signifie que les responsables ultimes disposent d’une vision détaillée des incidents éventuels et de leur causalité. »
Marché difficile pour les produits circulaires
Reprocover (Verviers) s'engage pleinement dans l'économie circulaire. Actuellement, le volume de déchets traités est constitué d'environ 10% de batteries Li-ion et de 90% de matériaux composites thermodurcissables. « À long terme, nous visons 99% de composites thermodurcissables », expliquent les dirigeants de l'entreprise, les père et fils Vincent et Charles Göbbels. En 2018, ils reprenaient une entreprise existante qui recyclait déjà du coton et du caoutchouc.
« Nous travaillons désormais en collaboration avec le centre d'innovation Sirris et avec l'Université de Liège pour optimiser davantage nos processus et réduire encore davantage la quantité de résidus. » Reprocover collecte les déchets de plastiques thermodurcissables, les broie en de nouveaux matériaux de production ou les transforme en ses propres produits en RTS (Reprocessed ThermoSet).
« Pour les infrastructures et les services publics routiers et ferroviaires, tels que les portes de trou d'homme, les caniveaux et les chambres de visite. Nous fabriquons également du mobilier urbain sur mesure. » Le marché de ventes se situe actuellement principalement aux Pays-Bas. « Les chemins de fer néerlandais y ont déjà pris la décision stratégique de travailler autant que possible avec des matériaux circulaires. La Belgique reste actuellement un marché difficile. Nous sommes bien en discussion avec le gestionnaire de réseau wallon Ores. »
Identification des déchets de plus en plus précise
Pollutec a nominé diverses entreprises et organisations pour un trophée récompensant des projets innovants. Notamment, la société Canadian Waste Robotics qui présentait son dernier système d'identification de divers types de déchets dans des flux mixtes. Pour ce faire, une caméra hyperspectrale et un bras robotique sont combinés. Les caméras intelligentes reconnaissent la composition chimique du matériau par l'analyse du spectre de la lumière réfléchie. La technologie, qui originellement présentait encore de nombreuses limites en termes de vitesse et de résolution, est encore affinée. « Poussée par la demande du marché mondial et une réglementation accrue », indique-t-il.
Le recyclage des batteries Li-ion va augmenter
Parmi les lauréats, à remarquer la société française MTB. Elle est spécialiste de la valorisation et du recyclage des métaux non ferreux et des déchets complexes. Elle agit à la fois comme fabricant de systèmes et comme exploitant. MTB doit ce trophée à une installation pilote de recyclage de batteries Li-ion située à Lyon même, capable de traiter jusqu'à 4 tonnes à l'heure. « Nous poursuivons dans cette voie parce que nous attendons non seulement une augmentation de l'offre. Ceci en raison de la poursuite de l'électrification de la société, mais aussi parce que la fabrication de batteries Li-ion produit encore beaucoup de déchets en production », déclarent Maciej Szkudlarek et Quentin Vernillat.