ENGINEERINGNET.BE - Fondamentalement, le rayonnement solaire est la seule et unique source de toute forme d’énergie renouvelable sur Terre. Or nos capacités à transformer ce rayonnement en énergie électrique ne cessent de croître.
Non seulement par les améliorations techniques apportées aux capteurs photovoltaïques, mais aussi - voire surtout - par l’explosion de l’offre et de la demande pour de tels modules solaires.
Près de 375 GW (gigawatts) de panneaux ont été installés en 2023. Soit quatre fois plus qu’en 2019 et vingt fois plus qu’en 2010.
C’est beaucoup, mais encore trop peu, selon Christophe Ballif, responsable du Laboratoire de photovoltaïque de l’EPFL, à Neuchâtel, qui propose ce calcul: «L’humanité doit remplacer d’ici 2050 les 80% d’énergies fossiles utilisées actuellement par de l’énergie propre. C’est un défi extraordinaire.»
La part du solaire dans la fourniture d’énergie à la population va donc fortement augmenter, ce qui est une bonne nouvelle.
Mais c’est en combinaison avec d’autres sources - hydraulique et éolien - que ces objectifs de transition pourront être réalisés au mieux.
Solaire et éolien devront toutefois s’appuyer sur un réseau consolidé par de nombreuses solutions de stockage : batteries, barrages, gaz de synthèse.
Or pour les batteries et la mobilité électrique, c’est toujours la Chine qui mène la danse, avec à nouveau des investissements colossaux dans la production de batteries.
Face à une telle concurrence, produire plus n’est pas aisé. Mais on peut chercher à produire mieux ou différemment.
La pression chinoise sur les prix des composants photovoltaïques mais aussi éoliens, de batteries et d’électrolyseurs a le potentiel de redessiner profondément les cartes géopolitiques internationales.
Avec les prix bas du nouveau renouvelable, de nombreux pays et acteurs pourraient être tentés d’opérer une transition énergétique, tout simplement parce qu’elle deviendrait directement rentable. (Auteur: Emmanuel Barraud - Source: EPFL)