Des ballons pour mieux comprendre l'atmosphère

Au Laboratoire de météorologie dynamique (LMD) de l'Institut Polytechnique de Paris (X), des scientifiques participent à des campagnes de lancer de ballons dans l’atmosphère, en particulier à la frontière entre troposphère et la stratosphère,

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( Photo: Institut Polytechnique de Paris )

ENGINEERINGNET.BE - Il s’agit d’une zone difficile d’accès pour les mesures mais cruciale pour comprendre la circulation globale de l’atmosphère, ainsi que pour améliorer les prévisions météorologiques.

A l’époque des satellites météo, on pourrait croire que l’atmosphère terrestre, scrutée sous tous les angles, n’a plus de secret pour les scientifiques. Pourtant, il en reste encore à percer. Notamment, les vents demeurent très difficiles à observer depuis l’espace.

Dans ce contexte, les campagnes Stratéole 2 menées par le CNES et des laboratoires américains et français, dont le LMD, visent à mieux comprendre une région clé, située entre 14 et 18 km d’altitude au-dessus de l’équateur : la tropopause tropicale.

Plusieurs raisons expliquent l’intérêt d’explorer cette région cruciale, notamment au niveau de l’équateur, avec les ballons de Stratéole 2.

D’abord, la tropopause tropicale est la région où l’air en provenance de la troposphère entre dans la stratosphère, avant de s’y répartir et de finalement revenir dans la troposphère au niveau des moyennes et hautes latitudes.

Ensuite, les modèles qui servent aux prévisions météorologiques sont également concernés. Ceux-ci ont besoin de données (vapeur d’eau, vents, température,) pour leur initialisation, d’abord, et pour leur validation, ensuite.  Or, ces mesures sont très rares au niveau de l’équateur.

L’étude de la Terre par ballons est un des cœurs de l’expertise au LMD. Les ballons de Stratéole 2 ne sont ni des montgolfières ni des ballons en latex comme ceux utilisés quotidiennement par les stations météo. Ce sont des ballons surpréssurisés, gardant un volume constant.

Ils dérivent à 18 ou 20 km d’altitude  pendant plusieurs mois et embarquent différentes suites d’instruments, conçus par les laboratoires partenaires du projet.

Après des vols d’essais et une première campagne en 2021, les prochains ballons de Stratéole décolleront en 2026 des Seychelles, toujours pour explorer la tropopause tropicale.

Ils dériveront cette-fois-ci d’ouest en est pour explorer de nouveaux régimes de vents.