ENGINEERINGNET.BE - «Tout acte de création, disait Picasso, est d'abord un acte de destruction.»
En suivant ce concept, des chimistes de l’Université de Montréal ont découvert que le fait de mettre en pièces des nanomachines moléculaires essentielles à la vie permettait d'en créer de nouvelles qui fonctionnent encore mieux.
La vie sur Terre est possible grâce à des dizaines de milliers de nanomachines biologiques qui ont évolué au cours de millions d'années. Souvent constituées de protéines ou d'acides nucléiques, elles contiennent généralement des milliers d'atomes et font moins de 10.000 fois la taille d'un cheveu humain.
Ces nanomachines - qui régissent toutes les activités moléculaires de notre corps - sont à l'origine de la plupart des maladies humaines. Si certaines sont constituées d'un seul composant, d'autres sont faites de plusieurs éléments qui se sont assemblés de façon spontanée.
Le professeur Alexis Vallée-Bélisle et L’étudiant de doctorat Dominic Lauzon ont alors décidé de mettre en pièces une diversité de nanomachines pour voir si elles pouvaient être réassemblées. Pour ce faire, ils ont fabriqué des nanomachines artificielles à base d'ADN susceptibles d’être «détruites» ou fragmentées en plusieurs morceaux.
Le professeur et son étudiant ont passé des années à effectuer des validations expérimentales et théoriques qui ont démontré que les nanomachines pouvaient facilement résister à la fragmentation. Cette fragmentation permet de plus la création de plusieurs fonctionnalités inédites, par ex. différents niveaux de sensibilité à des variations de concentration ou de température ou encore des mutations.
Ces fonctionnalités pourraient améliorer considérablement les nanotechnologies humaines, comme les biocapteurs, les transporteurs de médicaments et les ordinateurs moléculaires.