ENGINEERINGNET.BE - Depuis décembre 2023, d’étranges tuyaux raccordent au réseau de l’Établissement public d'aménagement Paris-Saclay (EPAPS) le système de refroidissement du supercalculateur Jean Zay du Grand équipement national du calcul intensif (GENCI), hébergé et opéré par l’Institut du développement et des ressources en informatique scientifique (IDRIS) du CNRS.
Ces créatures d’acier et de cuivre cachent un enjeu d’importance: réutiliser la chaleur fatale du premier supercalculateur pour la recherche académique de France pour chauffer l’équivalent de 1.000 logements neufs sur le plateau de Saclay.
Cette opération immobilière s’inscrit plus généralement dans le plan de sobriété énergétique du CNRS. Lorsqu’il est impossible de réduire la consommation d’énergie, autant en réinjecter l’excès dans d’autres systèmes. C’est le choix qu’a fait la direction de l’IDRIS, qui héberge et opère le supercalculateur Jean Zay.
Ce superordinateur, formé par un assemblage très dense de serveurs empilés les uns sur les autres et fédérés par un réseau très rapide, traite des problèmes inaccessibles pour un ordinateur de bureau en parallélisant les calculs.
Le revers de la médaille est la gourmandise électrique de ce champion numérique: avec une consommation de 17 GWh/an, c’est l’un des équipements les plus énergivores du CNRS.
Toute cette énergie injectée finit sous la forme de chaleur, qu’on appelle la «chaleur fatale». Une telle dépense énergétique a, dès le début, orienté les recherches de l’IDRIS vers l’écoresponsabilité de ses équipements.
À cette fin, le laboratoire a installé un système de refroidissement liquide à 30-36° C, contre 12° C pour le supercalculateur précédent.
L’IDRIS a par ailleurs mis un place en 2011 un système de récupération de la chaleur fatale de Jean Zay.
Cette installation, d’une capacité très supérieure, permet désormais de chauffer l’équivalent de 1.000 logements neufs sur le plateau de Saclay.