Un couloir de bus intelligent montre la mobilité du futur

Brabantnet, un élément du programme ‘Werken aan de Ring’, veut motiver les usagers de la route à se défaire de la voiture pour emprunter le vélo ou les transports en commun. L’ambition va au-delà de l’amélioration de la mobilité des modes de transport.

Mots clés: #infrastructure, #transport, #travaux

Lire plus

Infrastructure

( Photo: © Tractebel )

ENGINEERINGNET.BE - Les projets doivent augmenter la qualité de vie. De Werkvennootschap, l’organisation fondée par le gouvernement flamand pour coordonner les travaux d’infrastructures complexes, se charge du suivi.

Concrètement, il s’agit d’ajouter trois lignes de tram autour de Bruxelles. Celles-ci doivent combler les lacunes du réseau public. Il s’agit du Ringtrambus qui relie l’UZ Brussel, le Heysel et Brussels Airport, du Sneltram qui longe l’A12 de Willebroek et rejoint Bruxelles-Nord et du Luchthaventram qui s’étend de Bruxelles-Nord à Brussels Airport.

Garantir la fluidité du trafic dans une rue animée ? 
Un consortium rassemblant Tractebel Engineering, le Bureau Bas Smets et de Ney and Partner s’est penché sur le tracé du Ringtrambus. Un des points délicats du parcours était les 1,25 km de la ligne Sint-Anna passant par Strombeek et Koningslo.

Au coeur de ce concept se trouve le trambus e-hybride, le premier en Flandre. Le véhicule, long de 24 m, a été spécifiquement conçu pour ce projet. (© De Lijn)

Tractebel avait été chargé à l’origine de créer deux couloirs de bus à part entière à bande libre, afin de raccourcir les temps de trajet et d’augmenter la fiabilité. « Cela s’est vite avéré être une tâche pratiquement impossible après des concertations avec les riverains et les acteurs impliqués. Dans la plupart des endroits, l’espace disponible était insuffisant.

Il aurait fallu exproprier et la pression de stationnement aurait augmenté. De plus, un sol dur aurait été nécessaire. On a donc préféré abandonner cette piste », fait savoir Frederik Dams, chargé du développement urbain pour le projet. Tractebel est donc retourné à sa planche à dessin.

Lors de la seconde phase d’étude, l’entreprise a présenté une simulation intégrale du trafic de la ligne Sint-Anna, et une primeur pour la Flandre : un trambus qui, par une circulation prioritaire intelligente en tant que transport public, n’a besoin que d’une seule voie libre.

Trois bandes de circulation seulement 
Le nouveau développement propose trois bandes de circulation au lieu des quatre prévues. Deux voies sont réservées aux voitures, dans chaque sens du carrefour, et il y a un couloir de bus libre entre les deux. Hors du carrefour, le trambus et les voitures circulent sur la même voie.

Comment peut-on raccourcir le temps de trajet ? « En prévoyant un réglage coordonné des feux de signalisation aux carrefours. Les trambus bénéficient d’une légère avance et peuvent passer en premier ou du moins démarrer plus vite que les voitures. Entre deux carrefours, le trambus retourne à son couloir libre au centre.

On obtient un trafic fluide pour le trambus, dans les deux sens de circulation. Les voitures en profitent aussi. Depuis l’introduction, les files ont diminué », signale Koen Van Heysbroeck qui a travaillé au volet mobilité pour Tractebel. Une bande de stationnement a été ajoutée au centre pour éviter que la pression n’augmente avec le stationnement. Il y a de la place pour des grands arbres et des pistes cyclables et pédestres sur le côté.

Une primeur en Flandre : le trambus 
Au cœur du concept, on trouve le trambus e-hybride, le premier en Flandre. Le véhicule, long de 24 m, a été spécifiquement conçu pour ce projet. Il allie le confort d’un tram et la flexibilité d’un bus.

Dams : « Il peut circuler sur la voie entre le trafic normal et dans son couloir spécifique, et offre une capacité supérieure suffisante. Une grande attention a été portée au confort aux voyageurs, tant dans le choix des équipements intérieurs que la conception des bords de quai pour faciliter l’embarquement et le débarquement. »

Le passage à ce type de véhicule a été décidé vers 2018, lorsque des analyses du trafic ont montré qu’un trambus représentait la meilleure solution pour les gros goulots d’étranglement. L’inspiration est venue de pays d’Amérique latine, d’’Espagne, de Suisse et de la France où de tels véhicules sont déjà utilisés. En Flandre, le trambus est officiellement en service depuis le 4 mars 2022.

Les premiers résultats sont encourageants. « Nous avons pu tout déployer comme sur papier, notamment parce qu’il y avait du soutien parmi les riverains. Jusqu’à présent, tout se passe bien et le trafic est plus fluide avec des temps de trajet plus courts et une forte augmentation de la fiabilité », explique Van Heysbroeck.

Un des points délicats du trajet était le parcours de 1,25 km de la ligne Sint-Anna passant par Strombeek et Koningslo, où il y avait peu d’espace pour une voie libre pour le tram. (© Tractebel)
Tractebel est parvenu à libérer l’espace nécessaire pour tous les modes de transport, sans sol dur supplémentaire. Une solution qui ouvre des perspectives dans d’autres lieux en Flandre urbanisée, où les profils routiers sont souvent étroits. (© Tractebel)

Des perspectives pour d’autres villes 
D’après Tractebel, cette solution ouvre des perspective dans d’autres lieux de la Flandre urbanisée, où les profils routiers sont souvent étroits. « La solution type a été approuvée par les administrations publiques locales impliquées. Avec ce projet, nous montrons qu’il est possible d’organiser des transports en commun de manière compacte dans un tissu urbain, sans compromettre la qualité de l’espace public.

Nous avons réussi à libérer l’espace nécessaire pour tous les modes de transport, sans sol dur supplémentaire. Aujourd’hui, c’est un atout important. Chacun a une place claire dans le profil. Mais surtout, les voyageurs qui utilisent les transports en commun peuvent compter sur une connexion fluide et sûre, où leur confort est une priorité », conclut Dams.