Un dirigeable cargo français pour des zones difficiles d’accès

L’entreprise française Flying Whales conçoit et construit des dirigeables, avant de les exploiter d’ici le début de l’année 2026, une fois que ceux-ci seront opérationnels.

Mots clés: #Flying Whales, #logistique, #transport

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Technologie

( Photo: Flying Whales )

ENGINEERINGNET.BE - L’aéronef cargo LCA60T pourra emporter un chargement de 60 tonnes max. dans sa soute de 96 m de long, 8 m de large et 7 m de haut. Le dirigeable en lui-même fait 200 m de long, avec un diamètre allant jusqu’à 50 m. Le tout pour un volume de 3.600 m3. L’aéronef est composé de dix cellules d’hélium.

L’ossature se compose de plus de 7 km de poutres triangulées composite, et elle est recouverte de panneaux de textile technique. La conception a été réalisée sur base de méthodes de CFD (Computational Fluid Dynamics) sur serveur. On a déjà tenu compte à ce stade de la faisabilité et de la standardisation des composants.

L’entreprise a été fondée en 2012 par l’ingénieur civil Sébastien Bougon, en réponse à la demande des gestionnaires forestiers français d’une solution capable d’extraire du bois dans des zones difficiles d’accès. En à peine quatre ans, cette entreprise a été à même de dévoiler en 2017 le LCA60T (Large Capacity Airship 60 tonnes), et elle sera  bientôt prête à le fabriquer quatre ans plus tard.

Le concept fonctionne aujourd’hui encore à l’aide d’un système propulseur hybride de 4 MW, mais on a sérieusement envisagé une version full électrique avec une batterie à hydrogène. On vise une vitesse maximum de 100 km/h. La puissance qui est produite par des turbogénérateurs  dans les « nageoires pectorales » est transmise via 32 moteurs électriques répartis en 7 points de propulsion.

L’aéronef peut se stabiliser avec une grande précision au-dessus de la zone d’opération . Et il n’a guère besoin de se poser pour charger ou décharger. Les opérations peuvent se dérouler en vol stationnaire. Ce qui permettra à l’appareil de s’adresser également à d’autres marchés logistiques. Son empreinte écologique (jusqu’au chargement) sera proportionnellement 30 fois moindre que celle d’un hélicoptère.

La construction de la  première usine d’assemblage aura lieu en 2022 à Laruscade, en Gironde. Le premier LCA60T sortira en 2023. Le premier vol est prévu pour la fin 2024. D’ici la fin 2025, l’aéronef doit être certifié. Et sa mise en service est prévue pour le début de l’année 2026.

L’entreprise compte 120 collaborateurs. Avec la coopération d’un consortium industriel d’une trentaine d’entreprises. Pour le design, la société a collaboré avec ONERA (aérodynamique et maniabilité), Reel et Tecalemit, Epsilon Composite (structure) et le groupe ADF Latesys (système de gestion de l’appareil au sol).

Safran Electrical & Power prend en charge les systèmes électriques.  En septembre,  on a opté pour la suite avionique de Thales’s FlytX (à la base pour des cockpits d’hélicoptères) et pour un ordinateur de gestion de vol pour le premier dirigeable. Flying Wales a pour ambition de construire quelque 150 dirigeables par an.

Les investissements proviennent d’Air Liquide, du groupe Bouygues et du groupe Oddo, mais aussi des pouvoirs publics français (Nouvelle-Aquitaine), de l’ONF (Office national des forêts) et de ADP (Aéroports de Paris). L’entreprise bénéficie aussi de subsides à l’investissement. En septembre, un ancien actionnaire a vendu 24,9% de ses parts aux actionnaires français et au groupe financier Oddo.

Les actionnaires français possèdent désormais 75% de l’entreprise. Le gouvernement du Québec –via Investissement Québec (IQ)- détient quant à lui 24,9% des parts. La filiale montréalaise « Les dirigeables FLYING WHALES Québec » appartient pour 50,1% à Flying Whales et pour 49,9% à IQ.

Le plan consiste à construire au Québec des dirigeables destinés au marché américain. On recherche activement le bon site. Entretemps, à la mi-octobre, un partenariat a été conclu avec la Guyane afin d’étudier des applications pour le dirigeable.