L’avenir des techniques de construction

Corona a perturbé la conférence de l’ORI. L’organisation souhaitait clairement montrer à travers des conférences pertinents que les données et l’intelligence artificielle sont les briques de demain dans le monde de la construction.

Mots clés: #construction, #ORI, #technique

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ORI

( Photo: Antea Group )

ENGINEERINGNET.BE - Les orateurs invités Daan Stolker (Antea Group) et Ives Veelaert (Autodesk) proposent ci-dessous un aperçu de ce que l’on a manqué.

Tout le monde parle encore d’Industrie 4.0 et les principes commencent aussi à s’infiltrer dans le monde de la construction. Daan Stolker, responsable de groupe conseil Data & Information chez Antea Groep Nederland explique les conséquences que cela peut avoir : « Il s’agit en fait de la fusion du physique et du digital. Une évolution incrémentale comme nous en connaissons tant ?

Peut-être, mais on perçoit aussi une disruption. Avec les nouvelles technologies de données et l’intelligence artificielle, des modèles économiques existants peuvent être sérieusement menacés. Voyez ce que Airbnb et Uber ont lancé sur le marché. Ils facilitent fondamentalement la vie des utilisateurs et l’offre est financièrement attractive.

Dans de nombreux cas cependant, une période de stabilisation est nécessaire avant que la plus-value sociétale ne porte ses fruits sur l’ensemble de la communauté. Il est important de continuer à réfléchir à quoi et comment faire les choses pour réagir adéquatement à la disruption sur les marchés cruciaux. L’oppression est contreproductive. » 

Plus de précision, moins d’erreurs 
Autant de bonnes raisons d’adopter les nouvelles technologies. Tirer parti de l’automatisation et de l’intelligence artificielle pour fonder les décisions peut transformer l’industrie de la construction. C’est ce qu’explique Ives Veelaert qui soutient les clients Autodesk en EDM (engineering data management): « Une grande partie du travail à réaliser est manuel et répétitif. Les technologies peuvent fournir une contribution pour augmenter la précision et éviter les erreurs humaines. En automatisant les tâches intenses en main d’œuvre, l’équipe de projet peut se focaliser sur la résolution de problèmes complexes. » 

Veelaert avance un exemple. Wework souhaitait optimiser l’utilisation de ses salles de réunion. Via l’apprentissage mécanique, la startup a appris à mieux comprendre le fonctionnement et à prédire la fréquence d’utilisation des salles de réunion. Finalement, elle a pu concevoir un espace et l’agencer avant même le début des travaux. « L’apprentissage mécanique peut aller plus loin et aider à identifier les erreurs ou les lacunes de concept. Vous pouvez aussi tester diverses conditions et situations, même à plus long terme. »

(photo: iStock)

Exploiter pleinement le potentiel 
Les quantités de données qui circulent déjà dans le secteur de la construction sont énormes. Si on se penche sur la documentation de certains des plus grands projets de construction dans le monde, on trouve en moyenne 130 millions d’e-mails, 55 millions de documents et 12 millions de flux de travail. C’est ce qu’il ressort du rapport FMI d’Autodesk. Et pourtant, la construction est un des secteurs les moins digitalisés.

« Avec toutes ces données collectées depuis un large éventail de sources, il n’est pas illogique que les entreprises de construction ne puissent gérer elles-mêmes ces flux d’information. Voilà pourquoi 95% des données sont aujourd’hui inexploitées dans le monde de l’ingénierie et de la construction. Ces données sont dans des silos qui deviennent inaccessibles et sont dès lors inutilisables.

Pour la plupart de nos clients, la première étape vers la digitalisation consiste à créer une manière standardisée de travailler parmi les projets, les équipes et les collaborateurs. C’est la seule manière de pouvoir distiller des perspectives exploitables de cette montagne de données », souligne Veelaert.

De BIM au jumeau numérique 
Qui dit digitalisation pense à BIM dans le monde de la construction. En travaillant de manière digitale, vous facilitez la réalisation de vos objectifs dans le monde physique. Et BIM n’est qu’un début. « Le concept d’un jumeau numérique va plus loin et peut jeter un pont entre le monde physique et digital via des capteurs qui collectent les données en temps réel de la structure physique. Un duplicata digital conçu à partir de ces données aide l’équipe de projet à mieux comprendre le bâtiment, à l’optimiser et à le gérer. Cela conduit à un projet meilleur et plus rentable car un jumeau numérique aide à éliminer les risques, à optimiser l’efficience et la qualité, à prendre de meilleures décisions, à réduire les coûts, à augmenter la coordination et à garantir plus de sécurité. » Lors de la conférence ORI, Veelaert aurait montré comment l’Autodesk Construction Cloud peut rassembler toutes les données pertinentes, du premier concept à la livraison du bâtiment. 

Spot, le chien robot 
Terminons avec un autre invité de marque prévu à la Conférence ORI, qui aurait démontré qu’il faut embrasser le progrès. Spot, le chient robot d’Antea Group, est un collaborateur apprécié qui aide à inspecter les éléments cruciaux de travaux d’infrastructure. Des lieux où l’homme risque de se blesser, pas le chien robot.

Stolker: « Nous croyons dans la force de l’innovation pour la création d’une société meilleure et durable. Les images de drones, les vidéos, les photographies aériennes … contiennent une mine d’informations. Les faire analyser par des personnes prendrait énormément de temps. Les ordinateurs sont plus efficients pour le traitement objectif de grandes quantités de données. Ils reconnaissent les moindres détails et peuvent classifier, compter, détecter les objets avec précision et trouver des anomalies. Il faut réfléchir aux nouvelles opportunités et aux nouveaux défis dans les projets de construction avec les clients, les partenaires et les instituts de connaissance. »

L’Autodesk Construction Cloud peut rassembler toutes les données pertinentes, du premier concept à la livraison du bâtiment. (Photo Autodesk)

Des données brutes aux perspectives pertinentes 
Dans la construction, les parties prenantes travaillent avec plusieurs outils digitaux. Les plateformes de conception, de construction et de maintenance ne sont pas les mêmes. Avec Brain, Arcadis propose une solution digitale dynamique qui rassemble les données statiques et dynamiques, structure et déploie l’intelligence artificielle. Les bâtiments deviennent plus intelligents, tandis que les utilisateurs bénéficient de perspectives pour mieux concevoir, construire, gérer et entretenir leurs actifs. Les erreurs coûteuses sont évitées, la collaboration devient un jeu d’enfant.

Du stockage de données à leur utilisation 
L’Agentschap Wegen en Verkeer flamande est responsable des routes et du trafic, même lors de conditions hivernales. L’agence possède un propre système de mesure de verglas qui mesure les quantités physiques sur les routes et le long de celles-ci, et établit des prévisions sur leur état. Ces données sont analysées par les collaborateurs puis sauvegardées. A l’étape suivante, l’objectif est d’utiliser ces données de manière intelligente pour réaliser des analyses et faire appel à l’intelligence artificielle lors de la décision de saler les routes.

Intelligence artificielle dans la construction 
Enfin, la présentation du CSTC à la Conférence ORI aurait détaillé les applications de pointe en intelligence artificielle dans la construction. Après une brève explication sur les fondements fondamentaux, on détermine à chaque phase d’un projet où l’intelligence artificielle peut apporter des contributions et où se situent les défis. La qualité des données est importante pour générer un retour sur investissement pour les diverses parties prenantes de la chaîne de valeur.