Transport et stockage du CO2 en vue de la neutralité carbone

Si l’on veut atteindre la neutralité carbone, ce sont 5 milliards de tonnes de CO2 qu’il faudrait stocker par an en 2050 d'après l'IEA. En Europe, les capacités sont là. Reste à préparer les sites de stockage et assurer leur sécurité.

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( Photo: modesto3 - 123RF )

ENGINEERINGNET.BE - L’Agence internationale de l’énergie estime, dans le scénario Net Zero Emission by 2050 (NZE) rendu public en 2021, qu'il faudra pouvoir stocker 5.000 millions de tonnes de CO2 (soit 5 milliards de tonnes) par an en 2050 pour atteindre la neutralité carbone, contre 40 millions de tonnes aujourd'hui.

Les capacités de stockage existent bel et bien. Les premières estimations dépassent, en théorie, plus de 500 milliards de tonnes en Europe, soit l’équivalent de 100 ans d’émissions mondiales en 2019 réparties sur des sites offshore et onshore.

Le CO2 est stocké dans deux types de réservoirs : les réservoirs dits «déplétés», autrement dit généralement des anciens gisements d’hydrocarbures exploités et aujourd’hui épuisés.

Et les aquifères salins profonds qui sont  des roches poreuses et perméables contenant de la saumure, c’est-à-dire une eau salée non potable dans laquelle on peut injecter et dissoudre le CO2.

Le CO2 se transporte au même titre que le gaz naturel et ne pose pas de difficulté technique particulière. Le transport peut se faire par camion, par train ou encore par gazoduc ou par bateau quand les quantités acheminées sont plus importantes.

Deux points de vigilance sont néanmoins à maintenir sur le phénomène dit de corrosion des matériaux utilisés et sur le degré d’impureté du CO2 qui conditionne la compression du gaz avant son transport, et donc son coût.

Si les capacités de stockage posent questions aujourd’hui, ce n’est donc pas parce qu’elles sont insuffisantes, mais parce que, à ce jour, le développement de projets opérationnels est trop lent pour répondre à la demande de stockage à court terme.

Or, il est indispensable de préparer les sites de stockage dès aujourd’hui pour qu’ils soient disponibles d’ici 5 à 10 ans au plus tard.