L'uranium faiblement enrichi pour la production de radio-isotopes médicaux

Le SCK CEN fait la transition vers l’uranium faiblement enrichi comme matière de base pour la production de radio-isotopes médicaux. En mettant un terme à l’utilisation d’uranium hautement enrichi, tout risque de prolifération est tué dans l'œuf.

Mots clés: #radio-isotopes, #SCK CEN, #uranium

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Technologie

( Photo: SCK CEN )

ENGINEERINGNET.BE - Le centre d'étude nucléaire SCK CEN assure l’approvisionnement mondial en isotopes médicaux, avec seulement cinq autres réacteurs. Il s'agit de substances radioactives très utiles pour le dépistage et le traitement du cancer et des maladies cardiovasculaires.

Ils permettent également aux médecins de suivre de près l'efficacité du traitement, afin de déterminer le traitement optimal. Pas moins de 11.320.000 diagnostics et traitements ont été réalisés en 2022 grâce à la production belge.

“Pour obtenir un radio-isotope, nous irradions les ‘cibles’ - le matériau brut - dans notre réacteur de recherche BR2. Après cinq à six jours d’irradiation, ces cibles sont envoyées à une entreprise pharmaceutique qui les convertit en radio-isotopes médicaux et les envoie aux hôpitaux du monde entier”, explique Steven Van Dyck, directeur du BR2 au centre d'étude nucléaire SCK CEN.

 Le molybdène 99 se désintègre en technétium 99m, qui est le radio-isotope médical le plus utilisé au monde pour le diagnostic. L'iode 131 est irremplaçable dans la lutte contre le cancer de la thyroïde. Les cibles spécifiquement pour produire ces deux radio-isotopes sont constituées d'uranium.

En 1972, le SCK CEN produisait son premier lot de molybdène 99 à partir d’une base d’uranium hautement enrichi. Cette matière n’a pas été utilisée pendant le cycle du réacteur qui vient de s’achever.

“Nous avons terminé la transition à l’uranium faiblement enrichi pour la production de ces radio-isotopes médicaux”, confirme Van Dyck. “Notre capacité de production reste la même. Rien ne change pour le patient ou le médecin, mais pour le monde si.”

Ce changement, il l’entend d’un point de vue de la non-prolifération. En interdisant l’uranium hautement enrichi, le risque d’une éventuelle prolifération et d’abus disparaît.