ENGINEERINGNET.BE - L’équipe scientifique internationale implique des chercheurs de l’Institut des sciences de la Terre (ISTerreCNRS/IRD/UGA/Univ. Gustave Eiffel/USMB).
Cette nouvelle étude, publiée dans le magazine Science, met en évidence un dégazage d'hydrogène remarquablement élevé, d'au moins 200 tonnes par an, et constant depuis au moins 6 ans, dans une mine souterraine de chromite (minerai de chrome) en Albanie.
Il s’agit du flux naturel d’H2 le plus élevé mesuré à ce jour. L’une de ses manifestations physiques transforme un bassin de drainage situé à 1000 m de profondeur dans la mine en un jacuzzi de 30 m2 bouillonnant d’H2 presque pur (84 % en volume).
Ce dégazage naturel considérable pose la question de l’origine de l’hydrogène et de potentielles perspectives économiques.
Bien que ce flux soit minime comparé à la production mondiale d'hydrogène par l'industrie pétrochimique (100 millions de tonnes par an), les observations in-situ et les simulations numériques de cette étude indiquent l'existence d'un réservoir profond situé dans une zone de faille bien identifiée.
Les travaux miniers ont percé ce réservoir, entrainant ainsi des fuites d’hydrogène en différents endroits bien localisés dans les galeries les plus profondes.
Cette découverte pose les bases de nouveaux modèles d’exploration de l’hydrogène naturel et constitue un outil scientifique clé pour l’étude du système hydrogène et pour comprendre les conditions de formation et d’accumulation de ce gaz.
Malgré cette découverte, il est encore trop tôt pour dire si l’hydrogène naturel prendra une place significative dans notre mix énergétique, ou restera une curiosité de niche.