Surveillance des émissions de gaz radioactifs des centrales nucléaires

Un aérogel scintillant permettant des mesures en temps réel et avec une excellente sensibilité de certains gaz radioactifs, afin de surveiller le bon fonctionnement des centrales nucléaires, vient d’être mis au point par une équipe de scientifiques.

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( Photo: photoman - 123RF )

ENGINEERINGNET.BE - Le tritium (3H), le krypton-85 (85Kr) et le carbone-14 (14C) sont parmi les gaz radioactifs les plus rejetés par l’industrie nucléaire lors de la production d’électricité ou du recyclage des déchets radioactifs.

Leur mesure précise est un indicateur essentiel pour surveiller le bon fonctionnement des centrales nucléaires et prévenir les accidents.

Cependant, ces radionucléides émetteurs beta purs nécessitent des procédés de détection et de mesure spécifiques.

Or, à l’heure actuelle, les technologies employées s’avèrent onéreuses et complexes, ne permettent pas de distinguer les radionucléides rapidement, génèrent des déchets et sont très peu efficaces.

Les travaux menés par un groupe de physiciens, de chimistes et de métrologistes du CNRS, de l’Université Claude Bernard Lyon 1, du CEA et de l’ENS de Lyon ont permis de développer une technologie de détection en temps réel fiable et à moindre coût, basée sur un mélange gaz-solide.

Elle repose sur la synthèse d'un aérogel d'environ un centimètre d'épaisseur et de quelques centimètres de diamètre, à partir de nanoparticules de matériaux scintillants dont la taille est de l'ordre de 5 nanomètres.

Ce composite possède une structure ultraporeuse, semblable à une éponge, constituée à seulement 15 % de solide tout en étant transparent.

Cette architecture singulière a permis de développer une méthode innovante pour distinguer et mesurer en ligne les émissions beta pure de différentes énergies, comme par exemple celles du tritium et du krypton-85 dans un même échantillon de gaz.

Cette nouvelle approche de détection de gaz radioactifs permet d’envisager un large déploiement de capteurs dédiés à la surveillance des activités nucléaires civiles. Elle pourrait être étendue aux domaines civil, médical et militaire.

Cette découverte s’inscrit dans le cadre du projet européen SPARTE  et fait l’objet de plusieurs dépôts de brevets.