ENGINEERINGNET.BE - Mais les logiciels étaient également ‘the talk of the town’ parmi les spécialistes de l'automatisation traditionnelle.
La conférence de presse de Siemens? Complètement sous le signe de l’IA générative. Il est également frappant de constater qu'il y avait parmi les exposants belges de nombreux jeunes passionnés de logiciels qui ont depuis longtemps grandi au-delà des frontières nationales. Notre pays pourrait facilement devenir la Silicon Valley européenne.
AMR pour le pick and place
Fondée en janvier 2022, Zeal Robotics construit la prochaine génération d'AMR (Autonomous Mobile Robot) pour les tâches de prélèvement et de placement pick-and-place dans l'entrepôt. «Alors qu’auparavant l’utilisateur devait parcourir l’entrepôt pour tout collecter, le robot le fait désormais à sa place. Nous voulons alléger les opérateurs de ce fardeau et simplement rendre le travail plus satisfaisant grâce à une excellente IHM», déclare Joao Martins, fondateur de l'entreprise avec Yasim Coene et Sven De Craeme.
Ils en sont à leur deuxième prototype, construit entre autres avec le soutien de Marc Coucke (Comate Ventures). Quelle que soit la qualité de l’AMR, le différenciateur réside profondément à l’intérieur du logiciel. «Nous avons travaillé dur pour atteindre une vitesse élevée, même lors de la navigation dans des couloirs étroits.» Ils sont prêts à conquérir le marché européen dès le troisième trimestre. «La Hannover Messe est notre premier événement. Nous avons déjà été questionnés sur le coût et l’intérêt semble donc se profiler.»
Coatings virtuels
Des revêtements sur mesure, c'est ce que propose ICS, spin-off de l'Université de Namur. Les propriétés sont modulées en concertation avec le client: anti-usure, antibactérien ou encore simplement décoratif. La chercheuse Driélle Müller da Silva: «Nous fournissons une preuve de concept, ajustant la recette et l'application sur une machine existante ou même en en développant une nouvelle. Quels que soient les défis qu’ils rencontrent, nous trouvons une solution pour eux.»
Pour le PVD (Dépôt Physique en phase Vapeur), l'utilisateur peut faire usage du logiciel de simulation UNAMUR Virtual Coater pour définir le revêtement correct. 700 utilisateurs dans le monde le font déjà. «D'autres applications impliquent trop de paramètres. Le logiciel existe, mais il est utilisé en interne par nos spécialistes pour simuler à quoi ressemble idéalement le coating intérieur pour un client spécifique et un projet spécifique.» ICS, fondée en 2017, compte actuellement cinq collaborateurs. Cette année, ils veulent voler de leurs propres ailes: ils déménagent vers un site qui leur est propre. Les effectifs pourraient doubler. «Pour développer davantage le logiciel, mais aussi pour pénétrer sur le marché.»
L'IA pour tous
La gantoise Robovision levait 42 millions de dollars de financement au début de cette année pour développer davantage sa technologie. Cela servira, entre autres, à ouvrir un bureau aux États-Unis, car la plate-forme Robovision AI semble tout à fait prête à conquérir le monde. Mais d'abord, la Foire de Hanovre. Roald Leijnen, VP Platform Sales Europe: «En rendant l’IA accessible pour diverses applications. Avec notre plate-forme, les entreprises peuvent facilement collecter, étiqueter, former, tester et user d’applications sur images. Sans avoir à approfondir le code, sans embaucher une armée d’analystes de données.»
Robovision compte déjà plus de 1.000 implémentations dans le monde. Les résultats se déclinaient initialement en technologie agricole. «Une usine au Canada, par exemple, n'a jamais exactement la même apparence qu'ici. Dans ce secteur, ils recherchaient vraiment des solutions conviviales pour un apprentissage rapide et efficace des modèles basés sur des images. Avec notre plate-forme, ce n’est pas une question de semaines, mais de minutes. Certains clients trouvent plus rapide d'entraîner un modèle, au lieu de le rechercher dans la base de données», dit-il en riant. Robovision s'intéresse désormais davantage au secteur des semi-conducteurs. «La convivialité restera primordiale dans tout ce que nous faisons; nous croyons cependant que notre technologie peut servir encore pour un plus grand nombre d'applications. Nous continuons également d'ajouter de nouvelles fonctionnalités, souvent open source; comme d'autres types de caméras, des modèles et algorithmes 3D …»
Robovision cible explicitement les constructeurs de machines. «L'intégration de nos logiciels est là où réside le potentiel.»
Démocratiser les données
La graine de Factry était plantée dans un blog du fondateur Jeroen Coussement. «Donnons à tout le monde l'accès aux données. Il est alors également possible d'améliorer efficacement les process: plus d'efficacité énergétique, une meilleure qualité, ‘in one time right’ ... C'était le point de départ à l'époque (en 2016) et c'est toujours le cas dans tout ce que nous entreprenons», déclare Frederik Van Leeckwyck, Business Development Director. Selon Van Leeckwyck, le fait que la formule de Factry soit aujourd'hui un succès dans plus de 30 pays est dû au fait que de nombreuses entreprises souhaitent s'affranchir du carcan des spécialistes classiques de l'automatisation.
«Si vous disposez du matériel, vous êtes également lié au logiciel et vous devez en plus être un expert pour commencer à travailler avec ces données ou payer par utilisateur. Non, chacun est expert dans ses propres tâches et doit disposer des données nécessaires pour les réaliser le plus efficacement possible. Nous ne faisons rien de révolutionnaire sur le plan technologique, nous extrayons les données des couches existantes. Mais la manière dont nous procédons et l'accès que nous donnons à tout le monde avec des logiciels standardisés (Factry Historian et FactryOS) fait la différence.
Il s'agit toujours du même logiciel, mais le tableau de bord et les rapports diffèrent selon l'application et l'utilisateur.» Aucune intelligence artificielle n’y est pour l’instant intégrée. «Nos données peuvent bien alimenter les algorithmes d'IA grâce à l'ouverture que nous visons.» Mais un nouveau prototype doté d’IA générative était bien exposé à la Foire de Hanovre. «Afin de remettre en question ses propres données. Question de vérification. L’IA peut être un excellent outil lorsque bien utilisé et rendu fiable», déclare Van Leeckwyck.
Instructions de travail numériques
Quiconque reconnaît l’accent gantois saura immédiatement d’où vient l’entreprise et ce qu’elle représente. Azumuta assiste les entreprises à numériser les instructions de travail. «Nous nous concentrons sur le travailleur connecté. Surtout en fabrication discrète: nous guidons les opérateurs au travers de processus complexes impliquant le contrôle qualité, l’ingénierie, l’assemblage, etc …»
Brent Lageirse, Sales Executive s'exprime. Il y a trois ans, ils entraient pour la première fois dans l'arène de la Hannover Messe sur le stand commun de la FIT. Cette année, ils avaient leur propre stand, avec vue sur Microsoft. Est-ce un inconvénient de devoir rivaliser avec les grands dans le même Hall? «C'est un avantage, car ils attirent beaucoup de visiteurs. Nous avons tenté de rendre notre stand aussi attrayant que possible pour qu’ils puissent bien le voir au passage.»
Le matériel attire l’attention, mais le logiciel est clé. «Nous travaillons totalement indépendamment du matériel. En construisant notre hub de manière très ouverte, nous pouvons facilement nous connecter au matériel tout en pouvant également l'intégrer à d'autres progiciels. C’est actuellement un prérequis.»
Hermes Award
Cette année, Schunk était primé par le très convoité Hermes Award pour son kit de préhension 2D. Un produit basé sur l’IA, pensez-vous. Il assiste les utilisateurs à intégrer la technologie de vision d'une manière très accessible dans les applications de préhension, basées sur l'expérience de Schunk. Le caractère innovant réside dans la modélisation générique des variantes de composants basée sur l'IA et dans le transfert vers un ensemble de données d'entraînement plus petit réduisant les temps d'apprentissage de la reconnaissance.
Même dans des conditions changeantes de luminosité, de couleur ou d'arrière-plan, l'interface utilisateur intuitive garantit une sélection et une manipulation fiables de pièces disposées de manière aléatoire et non positionnées à partir d'un tapis roulant, d'un plateau ou d'une table de préparation. Cela permet d’automatiser à moindre coût des tâches répétitives de tri ou de logistique.
Élimine la décoloration des soudures sans produits chimiques
Bien sûr, en Belgique, tout ne tourne pas seulement autour des logiciels. Chez Phibo Industries, spécialiste du traitement de surface, ils ont développé et breveté un procédé mécanique pour l'inox appelé Sublimotion-process®. «Nous nettoyons et reconditionnons les matériaux à un niveau microscopique en projetant dessus de l'eau mélangé à un produit en suspension», explique le directeur général Pieter Haers. Le résultat est que la décoloration des soudures et la contamination par les graisses et les huiles disparaissent comme neige au soleil; le matériau devient également moins sensible à l'adhérence. C'est un plus qui intéresse les secteurs des produits pharmaceutiques, de l'alimentation, des boissons et de l'industrie électronique.
Il y a plus de dix ans de développement derrière le process présenté à la Hannover Messe. «D'ailleurs, il ne s’agit pas seulement de développement. Il est également requis de justifier juridiquement les résultats obtenus par ce procédé. Ce sont des processus qui prennent des années.» Le résultat s'est d'ailleurs décliné au début de cette année par une validation par l'ASML. «En raison de la pureté et de la précision. Nous sommes une alternative véritablement durable; aucun produit chimique n'est libéré et l'ajout d'un coating qui s'use à nouveau n'est pas requis. Les changements se produisent au sein du matériau. Cela présente de nombreux avantages combinés en un seul process.» Le développement était entièrement réalisé en interne avec nos propres ressources.