Projet Sanctuary: un pan de notre civilisation stocké sur la lune

Né il y a près de dix ans, avec le soutien du CNRS et du CEA, le projet Sanctuary va déposer sur la Lune des disques contenant un corpus de connaissances et de témoignages matériels de notre civilisation. La NASA apporte également son aide au projet.

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( Photo: Sanctuary On The Moon )

ENGINEERINGNET.BE - Face à l’accélération du réchauffement climatique et aux autres menaces que ne cesse de se créer l’humanité, l'effondrement de notre civilisation constitue une hypothèse de plus en plus crédible.

Dans un tel contexte, le projet Sanctuary propose d’emmener vers la Lune une capsule temporelle renfermant un ensemble de traces de notre espèce.

Avec le soutien du CNRS et l’appui technique1 du Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), une équipe d’une dizaine de personnes s’est d’abord attelée à la conception du support destiné à accueillir toutes ces informations.

Après maintes discussions, le choix s’est porté sur des disques en saphir artificiel de 10 cm de diamètre pour 1 mm d’épaisseur. Ce matériau presque aussi dur que le diamant est en mesure de résister aux fortes températures qui règnent à la surface de la lune sans subir la moindre altération pendant plusieurs millions d’années.

Pour enregistrer les données sur chaque disque, le consortium a opté pour une forme d’encodage analogique à partir de micropixels gravés directement dans le matériau à l’aide d’un laser.

Un seul disque de saphir peut contenir jusqu’à sept milliards de ces pixels d’un micromètre environ, on peut y stocker l’équivalent de 2 500 pages de texte au format A4.

À ce stade du projet, neuf de ces disques ont déjà été remplis à 95 %. Cinq d’entre eux décrivent des notions universelles sur les mathématiques et la matière, la position de notre espèce dans l’espace et le temps, son rapport à l’Univers et au reste du vivant, etc.

On y trouve également des représentations du corps humain sous la forme de planches anatomiques, de la surface de la peau jusqu'au squelette en passant par les systèmes vasculaires, nerveux et musculaires.

La rigueur scientifique a convaincu la Nasa d'apporter son soutien au projet. L’Agence spatiale américaine a ainsi confirmé vouloir embarquer les 1,4 kg de cette capsule temporelle dans la future mission lunaire Artemis CLPS, dont le départ est planifié pour 2027.