ENGINEERINGNET.BE - Le dissecteur ultrasonique est un couteau à ultrasons qui clampe un vaisseau sanguin puis réalise une coupe et une soudure simultanément.
L’appareil sans fil se compose d’un embout avec une pince sur une longue tige en titane d’un diamètre de 5 mm. Il est monté sur une poignée jetable qui comporte les boutons de commande, une batterie et un générateur à ultrasons piézoélectrique (55 KHz). La mâchoire clampe et coupe le vaisseau puis le soude des deux côtés simultanément.
Quatre opérations ont lieu avec un seul instrument doté de deux modes : lent et rapide. La tige est disponible en trois longueurs. Le fait qu’il n’y ait pas d’altération des procédures chirurgicales simplifie l’acceptation de l’instrument sur la table d’opération.
L’outil offre un fonctionnement cohérent, une qualité de soudure reproductible, une courbe d’apprentissage courte … Le retrouvera-t-on un jour au bout d’un bras de robot ? « Nous poursuivons son perfectionnement. » L’entreprise travaille sur la seconde génération. L’embout courbé de la mâchoire offre une image plus tridimensionnelle sur un écran plat. La batterie et le générateur ultrasonique dans la poignée peuvent être utilisés plus de cent fois. La tige en titane, la tête et la poignée en plastique sont remplacés chaque fois.
Connexion flamande
Le Dr. Hsiao-Wei Tang (50) a obtenu son doctorat à la KULeuven. Il a travaillé pendant plusieurs années sur le robot Vesalius sous la direction du prof. Van Brussel. Il y a une dizaine d’années, ce robot utilisait encore une interface visuelle pour, via une petite incision, envoyer un rayon laser sur un tissu et le cautériser. Après Leuven, il part à Stanford (USA) avant de retourner dans son pays natal, Taïwan.

Là, il rejoint une entreprise et développe un dispositif de fermeture vasculaire dont il concède la licence à Terumo pour 50 millions de dollars. « Cela me permet de recommencer », dit-il en riant. Il co-investit dans Maxima et en devient le directeur général.
« Depuis 2019, nous avons levé 18 millions de dollars (américains). Trois ans plus tard, en 2022, nous avons introduit un premier appareil sur le marché. En 2023, nous avons vendu 1.100 unités. En 2024, nous avons dépassé les 3.000. »
Maxima ne couvre actuellement que le marché taïwanais. L’entreprise se focalise sur un marché qui ne peut pas investir immédiatement dans un ‘robot’, mais où les chirurgiens optent pour des interventions peu invasives. L’instrument a été approuvé par la TFDA, la FDA taiwanaise. C’est le seul produit de l’entreprise qui emploie 60 personnes.
Ses concurrents sont des entreprises internationales comme J&J, Medtronic et Olympus qui disposent de tels instruments. « Aujourd’hui, nous restons axés sur la technologie. Nous avons le soutien de nos investisseurs. Une fois que la technologie sera au point, nous pourrons passer en douceur à la production de masse à Taïwan. »
Le Dr. Hsiao-Wei Tang ne veut pas entrer en concurrence avec les grandes entreprises. « Je reste à Taïwan où elles n’ont pas de brevet et je me concentre sur le fameux marché Tier 2 qu’elles laissent de côté. En novembre, son équipe a participé au salon Medica à Düsseldorf. Selon lui, la réglementation européenne sur les dispositifs médicaux (MDR) est si stricte que les petites entreprises restent à l’écart.
« Seules les grandes y ont accès. C’est un défi. « Avec une équipe de 20 personnes, nous sommes tout de même parvenus à être la deuxième entreprise au monde, après Medtronic, à développer un dissecteur ultrasonique sans fil.