ENGINEERINGNET.BE - Fin 2019, le projet était lancé à l’ERM sous forme d’un projet spin-off appelé iPoint. Innoviris a fourni deux ans de fonds de développement et un suivi d’un an et demi, ce qui représente environ un million d’euros au total.
« Nous avons acquis deux brevets », fait savoir le co-fondateur et CEO Hafeez Chaudhary. Fin juin 2024, un investissement suivait via BAN Flanders, la feuille de route R&D était prête et Agilica pouvait se lancer sur le marché. L’ERM concède sous licence la technologie brevetée et prévoit un support mais ne détient aucune action dans l’entreprise.
La fonctionnalité du GPS mais sans le GPS
« Le GPS et les horloges atomiques sont ce qu’ils sont », poursuit Hafeez Chaudhary. Le défi consiste à synchroniser ‘le temps’ sans les horloges atomiques, avec plus de précision et la même évolutivité que le GPS mais sans GPS. Agilica propose une infrastructure matérielle – les ancres et les tags UWB – qui déverrouille les services. « Notre solution nécessite quatre ancres mais nous préconisons d’en installer six ou plus. »

Ces ancres synchronisent leur temps avec une précision inférieure à la nanoseconde et envoient un message de navigation via le canal UWB au(x) tag(s) du drone. « Cela nous permet d’atteindre une précision allant jusqu’à 10 cm. » Six ancres desservent un espace d’environ 30 mètres sur 40. « L’UWB évolue vers une technologie mature et, à l’instar du wifi, sera prochainement intégrée dans divers appareils. Cette ‘commoditisation’ rend la différenciation plus difficile. L’évolutivité de notre technologie nous distingue des autres. »
À chaque navire son drone
L’UWB fonctionne actuellement dans la bande de fréquences de 3,1GHz à 10,6 GHz. « A mesure que l’utilisation de l’UWB va se répandre, les interférences vont devenir problématiques », souligne Hafeez Chaudhary. « Il faudra alors trouver des connexions fiables et une communication sécurisée en plus grand nombre, en redondance. Nous pensons que l’UWB apporte une grande valeur ajoutée, en particulier dans les 10 à 20 derniers mètres lors de l’atterrissage de drones.

L’accent est mis sur le domaine maritime. Un jour, chaque navire aura son drone pour inspecter le navire, fournir une perspective de l’environnement ou explorer l’infrastructure offshore, mais aussi envoyer et renvoyer des documents ou autres biens. L’automatisation des opérations de drones – le décollage et l’atterrissage – est un accélérateur critique à cet égard. »
Un drone utilise typiquement un magnétomètre pour déterminer sa direction. « Sur un navire, les interférences magnétiques influencent ces mesures jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien. Avec davantage de tags, on peut aussi déterminer précisément la direction de vol du drone. Un compas électronique, en quelque sorte. Nous proposons donc deux services de positionnement : l’un permet à l’appareil de s’auto-positionner et de naviguer d’un point A vers un point B. L’autre sert à suivre et à tracer des actifs critiques pour garantir la sécurité. »
Évolutivité
Il y a ensuite les scénarios d’utilisation militaire avec des drones dans des positions tactiques avancées. Enfin, la technologie est pertinente pour les constructeurs de drones qui les testent à l’intérieur jusqu’à ce que la technologie soit suffisamment mature pour l’extérieur.
« En tant que startup, nous devons nous focaliser sur les clients et l’évolutivité, dans un premier temps sur le marché de l’inspection maritime et offshore par drone. En parallèle, nous cherchons à accéder plus largement à l’industrie. » L’entreprise propose un ‘developer test kit’ et commercialise son ‘système’ avec une licence annuelle qui inclut la maintenance, les mises à jour, le support sur site et en ligne.