ENGINEERINGNET.BE - Une équipe de scientifiques de l’UCLouvain, menée par Claude Bragard, chercheur au Earth and Life Institute, a décidé d’étudier la manière dont une cousine de cette bactérie, Xanthomonas translucens (responsable de la maladie de la striure bactérienne du blé) attaque la plante.
Concrètement, cette bactérie est capable d'envahir les espaces intercellulaires foliaires des céréales où elle se développe au détriment de la plante.
Autre constat, elle ne vit pas seule sur et dans la plante, elle doit aussi faire face à d’autres bactéries qui rivalisent pour les ressources et avec lesquelles elle mène une véritable guerre.
Pour l’emporter, cette bactérie a développé une série de mécanismes qui lui permettent de tuer ou inactiver les autres bactéries partageant le même environnement.
L’étude de l’UCLouvain s’est concentrée sur deux armes antibactériennes, soit des systèmes de sécrétion ou structures comparables à des « seringues moléculaires », avec lesquelles la bactérie est capable d’injecter dans les cellules bactériennes ennemies des molécules toxiques capables de tuer celles-ci, on parle de molécules effectrices.
L’étude montre qu'au sein des Xanthomonas translucens, il y a sans doute une évolution du système de sécrétion utilisé par la bactérie.
Les scientifiques de l’UCLouvain ont mis au point un outil pour visualiser ces interactions en temps réel grâce à des bactéries modifiées génétiquement et fluorescentes, et des vidéos en microscopie confocale.
D’abord testé sur Escherichia coli, ce modèle s’applique aussi aux bactéries naturellement présentes dans le microbiome du blé. Cette découverte majeure est publiée dans la prestigieuse revue scientifique Nature Ecology & Evolution.
L'exploration de ces mécanismes de compétition entre bactéries offre de nouvelles perspectives de lutte contre ce pathogène, tout en préservant le microbiome bénéfique de la plante.