ENGINEERINGNET.BE - Lorsque le propriétaire du cabinet existant, devenu Abetec, Jules Vincart, est décédé, Eric Van Damme (69 ans), qui y travaillait comme directeur, a pu prendre la relève. Il a déménagé Abetec d'un petit immeuble du centre-ville vers un bâtiment neuf dans la zone industrielle de Hoogveld, où sa fille Roseline (37 ans) et son fils Frédéric (40 ans) ont rejoint plus tard l'entreprise. Tous deux n'ont pas opté immédiatement pour l'entreprise familiale, mais ont voulu d'abord acquérir une expérience professionnelle ailleurs. Titulaire d’un diplôme d'ingénieur civil de l'UGent, Frédéric a d'abord travaillé pour Besix, entre autres aux Emirats Arabes Unis. À ses débuts chez Abetec, il a également obtenu un diplôme d'architecte, une obligation légale pour diriger l'entreprise familiale d'ingénierie et d'architecture. Roseline, qui a étudié l'économie appliquée à Anvers, travaillait auparavant dans le secteur de l'audit.
Tout en 3D
« La plupart des collaborateurs sont ingénieurs et/ou architectes », déclare Frédéric. Pour le moment nous ne comptons qu’une poignée de dessinateurs techniques. Cette évolution résulte de l’informatisation du secteur. Les ingénieurs travaillent désormais directement sur le projet informatisé. Les dessinateurs n’ont plus à transcrire des esquisses. Tout est conçu en 3D, y compris les armatures du béton. » Il y a trois ans, Abetec a déménagé dans une zone industrielle le long de la E17, à Zele. « Nous ne l'avons pas fait juste parce que nous étions trop à l’étroit à Termonde », note-t-il. « Les ingénieurs et architectes nouvellement diplômés continuent généralement à vivre dans la ville de leurs études. Ils recherchent alors de préférence un employeur facilement accessible depuis cet endroit. Et le marché des jeunes ingénieurs est limité. Le bon emplacement, la variété de nos projets et notre caractère multidisciplinaire international font que les candidats trouvent leur chemin vers Abetec plus rapidement. »
Recrutement
Lors du recrutement de nouveaux collègues, l'intuition pèse lourd. « Nous regardons surtout si la personne peut s'intégrer dans notre groupe. Nous recherchons des gens ayant un esprit d’équipe. Un projet n'est pas l'exclusivité d'un ingénieur ou d'un architecte en particulier, mais de l'ensemble de l'équipe », souligne Roseline. « Bien entendu, nous pensons que le diplôme est important et qu’une expérience ailleurs est certainement appréciable, mais il faut surtout le déclic. En effet, nous croyons fermement à la multidisciplinarité et notre offre comprend non seulement l'architecture, mais aussi l'architecture d'intérieur, les études de stabilité et techniques, ainsi que la coordination de sécurité. C’est pourquoi tout le monde ici doit être capable de travailler avec tout le monde, sans frein. Un spécialiste de la stabilité doit pouvoir poser une question, sans retenue, à un spécialiste des techniques, ou un architecte à un coordinateur de sécurité. Nous n'avons pas de barrières internes. »
À long terme
Abetec investit également dans des relations à long terme avec ses employés. « Nous attachons une grande importance aux relations personnelles. Chacun a sa propre place permanente, avec de l’espace, par exemple, pour des photos de famille, mais aussi pour pouvoir laisser un dossier inachevé le soir jusqu'au lendemain matin. Nous investissons beaucoup à se former, continuer à apprendre, se développer. Ces dernières années, l'accent a été mis surtout sur la modélisation des données d’un bâtiment ou Building Information Modeling (BIM). Nous recherchons des formations qui nous semblent enrichissantes. Mais les employés peuvent tout aussi bien nous indiquer la formation complémentaire qu’ils trouvent utile. » Abetec mise à fond sur le BIM. « Cela signifie principalement que nous étendons le logiciel existant à de nouvelles fonctions », explique Frédéric. « Nous essayons d’effectuer automatiquement autant de tâches répétitives que possible. Cela donne à nos ingénieurs et architectes plus de temps pour les tâches dans lesquelles ils sont les meilleurs, la pensée créative. »
Avoir son propre bâtiment, témoignant du savoir-faire
Le nouveau bâtiment à Zele témoigne du savoir-faire en matière de techniques de construction durables. « C'est aussi une vérification de la représentativité des estimations de durabilité que nous faisons dans nos simulations », explique encore Frédéric. « Nous mesurons tout, de la consommation électrique de l’éclairage, des ordinateurs et pompes à chaleur, aux débits de ventilation, en passant par la température des sources souterraines du champ de sondes géothermiques. » Tout comme l'acoustique, la ventilation sophistiquée (système D) s'inscrit dans la recherche d'un environnement de travail agréable. Le bureau d’études ne dévoile qu’au compte-gouttes ses projets actuels. « Pour de nombreux clients professionnels, la publication anticipée de leurs projets de construction et donc de leur planification générale est sensible à la concurrence. Nous n’apparaissons dès lors que peu dans la presse. » Il y a toutefois des exceptions. Abetec est monté, par exemple, sur le podium dans la catégorie ‘ORI Climate Proof’ aux Belgian Construction Awards, avec le nouveau centre de distribution et bureaux d'Aldi à Turnhout. Ce centre dessert quelque soixante magasins de la province d’Anvers. Au moment de son achèvement, en 2019, c’était le quatrième bâtiment le plus durable au monde. Abetec a pris en charge la totalité de la conception et du suivi de la mise en œuvre ; un projet complet donc. Ce dernier a également été élu ‘Logistics Building of the Year 2019’ de Belgique.
Projet Breeam ambitieux
« Aldi nous avait demandé de construire un bâtiment bénéficiant de la certification BREEAM. En concertation avec ce client de longue date, nous avons visé la qualification ‘exceptionnel’ (’outstanding’). Au total, nous avons dû prendre en compte, pour ce faire, plus de quatre-vingt-dix paramètres de durabilité. Il y a, par exemple, plus de 4.000 panneaux solaires sur le toit ; l'incidence de la lumière naturelle est optimale et le refroidissement se fait au CO2 ; et nous avons créé un vaste espace vert avec des plantes locales. Ce dernier comporte un hôtel à abeilles et la clôture possède des trous pour les lapins. Nous travaillons pour Aldi depuis plus de trente ans, y compris dans d'autres pays européens. Les travaux concernant un bâtiment de 57.000 m² sont actuellement en cours sur un terrain de 147.779 m², à Moita près de Lisbonne. Ce nouveau centre de distribution sera livré en mars 2022. « La conception s’est bien sûr faite à Zele, mais un de nos collaborateurs réside sur place pour superviser les travaux. »
