e-DC intelligents chez Colruyt Group

Colruyt Group innove en automatisation industrielle sur 10 sites logistiques, là où les employés exercent des tâches très répétitives, doivent soulever des objets lourds ou travailler dans des conditions extrêmement difficiles.

Mots clés: #automatisation, #Colruyt, #e-DC

Lire plus

Info Partenaires

( Photo: Colruyt Group )

Télécharger l'article en PDF

ENGINEERINGNET.BE - «Cela concerne la préparation de commandes, les opérations de transport, les consolidations ... Nous y travaillons depuis des années», explique Dieter Hofmans, ingénieur de projet au sein du service ingénierie et technique de Colruyt Group. Dès l'automne, le centre de distribution intelligent d'e-commerce Collect&Go issu de Zaventem sera opérationnel à Londerzeel. Des tests seront menés avec une nouvelle technologie robotique sur la moitié des 18.000 m². «Le plan est principalement d'être le premier à appréhender une technologie et d'être prêt à relever les défis du futur», explique Hofmans. «Nous apprenons des fournisseurs de machines, mais en fin de compte, nous concevons nous-mêmes.» À Liège, à partir de septembre 2021, un e-entrepôt de 5.500 m² assurera la distribution pour Newpharma (acquise début juillet). Le groupe suit également une seconde piste d'innovation : innover avec des capteurs et des données. «Il s'agit d'anticiper le marché plus intelligemment et plus rapidement et de prendre des mesures précoces pour mieux servir le client.»

Automatiser ou pas ?
En 2014, le congélateur de Dassenveld a été automatisé. Au départ, il s'agissait d'améliorer l'ergonomie. Autrefois, les employés devaient prélever les produits à -27 °C. Suite à l'automatisation, les produits passent de l'espace réfrigéré via l'entrepôt navette jusqu'au préparateur de commandes, qui dorénavant prélève à une température plus agréable de 3 °C. «Dans le même temps, l'intervention a abouti à une réfrigération meilleure et plus durable», explique Hofmans. «Nous recherchons de plus en plus différentes solutions innovantes, mais parfois des automatisations plus traditionnelles restent le meilleur choix. Par exemple, un entrepôt navette offre toujours la rentabilité la plus élevée pour des volumes importants et stables dans le cadre d'un prélèvement détaillé.» Cependant, il s'agit d'un investissement très conséquent. Il faut des ‘années’ à l'avance deviner des volumes incertains. «L'on a donc besoin de concepts qui suppriment cette incertitude.» En d'autres termes, une technologie évolutive s’impose. Hofmans ne s'intéresse donc pas aux ‘mastodontes d'automatisation’, mais plutôt à l'automatisation de chaque process individuel. «Cette approche nécessite moins de personnalisation pour intégrer la flexibilité. Aucun investissement gigantesque en infrastructure n'est requis pour accroître ou réduire la taille de la gamme. Avec ces nouvelles technologies, il est possible de commencer à petite échelle, de tester et d'apprendre, puis de faire les extensions là où cela s'avère utile.»

Le nouveau centre de distribution à Londerzeel (Foto ColruytGroup)

L'e-DC de Londerzeel
Le centre de distribution intelligent (e-DC) de Londerzeel a été mis en service fin août. «Nous expérimentons une nouvelle technologie qui réduit le coût de la commande (le coût de collecte d'une commande pour le client).» Par exemple, Colruyt Group a investi il y a un an et demi dans le français Scallog (Nanterre) pour ses solutions robotiques. Leurs robots mobiles prélèvent dans les racks de produits et les amènent au collaborateur. C’est du ‘Goods to Man’. «Au centre DC d'Erpe Mere, une solution différente de 6 River Systems a été testée pour principalement assister les employés, dans le rayon frais réfrigéré.» Le robot autonome guide l'employé jusqu'au bon emplacement. L’opérateur prélève le produit et le charge sur le robot. Ce dernier se rend ensuite à l'arrêt suivant. «Nous avons trouvé peu de systèmes sur le marché qui ont vraiment l'intelligence requise par ce mode de ‘follow-me’. Cela implique également des logiciels packagés de manière appropriée. L'intégration avec les systèmes ERP et WMS existants est fréquemment l'obstacle le plus important dans l'investissement», explique l'ingénieur de projet Jannis Huybrechts. En effet, les logiciels exigent souvent que l'on doive prendre le package complet à l'avance et en une fois, ce qui pèse dans un tel investissement. «À Londerzeel, nous voulons faire un test avec 40 à 50 robots mobiles afin de doubler ce nombre à long terme. Nous envisageons également début 2022 de déployer environ une vingtaine de préparateurs de commandes 6 River ‘follow me’. Ils sont également faciles à faire évoluer.» Colruyt Group a précédemment testé une poignée de robots mobiles et la technologie ‘follow me’ dans un DC vide. «Nous avons déjà beaucoup testé. Scallog fait partie de Colruyt Group. Le risque est alors moindre. Nous avons décidé qu'il y avait vraiment un business case dans ces essais. Mais un test aussi réaliste que possible demande du volume.»

L'automatisation du congélateur en 2014 a amélioré l'ergonomie. Désormais, les produits passent de l'espace réfrigéré via l'entrepôt navette jusqu'au préparateur de commandes, qui dorénavant prélève non plus à -27 °C mais à une température plus agréable de 3 °C. (Photo Colruyt Group)

Innovations techniques et process
«Nous faisons effectivement le lien entre nos process et les nouvelles solutions», confirme l'ingénieur de projet Stefan Roelans. Les innovations doivent s'intégrer le plus efficacement possible dans les opérations des process et doivent également être intégrées au point de vue logiciel. «Très occasionnellement, nous ajusterons les process. Cela entraîne invariablement des coûts, dont les avantages n'apparaissent souvent qu'à long terme. Bref, cela doit être rentable.» Parfois, le manque de personnel force à automatiser, «mais ce n'est certainement pas toujours le bon choix. Si, après une étude préalable approfondie, il apparaît que l'automatisation n'est pas rentable, il faut oser ne pas se lancer. Divers facteurs entrent en considération : la gamme, les nombres, l'environnement … Avec l'automatisation, la gageure est toujours de trouver, en collaboration avec notre partenaire interne, le concept qui convient le mieux à une application particulière. Cela se reflète également dans les huit grandes automatisations que nous avons déjà aujourd'hui, ce sont toutes des installations complètement différentes.»

e-DC à Liège
Un nouvel entrepôt est en cours de construction pour Newpharma près de Liège. L'entreprise s'est fortement développée et la méthode de travail actuelle n'est plus optimale. De nombreux process étaient manuels. Une nouvelle croissance du volume ou de l'assortiment signifiait une croissance linéaire en main-d'œuvre et en surface … «la Covid-19 nous montrait nos limites. Avant la pandémie, le besoin de solutions évolutives n'était pas tout à fait clair. La Covid-19 a accéléré notre réactivité», explique Hofmans. «Un pilote avec vingt robots et 250 racks de stockage doit prouver le business case que nous avons calculé», explique Hofmans. Pour ensuite évoluer en combinaison avec d'autres automatisations. «Newpharma a une gamme de produits très diversifiée. En plus des petits emballages pharmaceutiques, elle propose également de grands emballages d'aliments pour animaux, par exemple. Nous ne pouvions donc pas opter pour des automatisations qui requièrent une forte homogénéité des emballages. En outre, nous voulons consolider entièrement les commandes en une seule livraison.» La solution sera une combinaison de convoyeurs, de prélèvements traditionnels et de véhicules autopropulsés. Les ingénieurs calculent et dimensionnent au préalable. Des installations d'envergure sont simulées. «Nos fournisseurs les construisent digitalement et nous leur envoyons des commandes et des prélèvements virtuels. L'accent mis sur les ventes nous renseigne sur les paramètres logistiques. L'automatisation est un aspect. Nous essayons de considérer tous les aspects et de les optimiser.»

Cadre: Bureau d'études d'envergure
«Le département technique de Colruyt Group est un gigantesque bureau d'études à la connaissance exacerbée en automatisation et en technologies innovantes», déclare l'ingénieur de projet Dieter Hofmans. «Beaucoup de mobilité interne et d'échanges sont possibles au sein du groupe», admet l'ingénieur de projet Jannis Huybrechts. Le service recherche non seulement des ingénieurs pour développer des automatisations innovantes, mais aussi pour les opérer de manière fiable. En plus des 50 ingénieurs qui scannent les nouvelles technologies, une trentaine d'ingénieurs optimisent les machines existantes. «Ces dernières années, le professionnalisme du parc machines a été amélioré. La gestion des actifs et la maintenance prévisionnelle gagnent en importance. Nous transitons d'une maintenance curative à une maintenance préventive et basée sur l'état, fondée sur les paramètres des machines», explique Huybrechts.

www.colruytgroup.com