Pourquoi notre business doit-il se faire de manière plus durable

La Belgique occupe la cinquième place en matière de développement durable. Choisir de faire des affaires de manière durable et socialement responsable ne doit pas forcément coûter. En effet, il y a un modèle économique sain derrière la problématique.

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( Photo: Siemens )

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ENGINEERINGNET.BE - En 2015, tous les 193 États membres des Nations Unies ont adopté les Objectifs de développement durable (ODD). Sur la base de 17 objectifs et de plus de 150 sous-objectifs, nous devons évoluer vers un monde meilleur.

Il s'agit non seulement de climat, mais également de pauvreté, de bien-être, d'égalité, de travail et de croissance économique. Six ans plus tard, ils forment le fil rouge des plans de relance post-Covid de l'Europe. Après tout, le futur sera vraiment durable.

« Avec plus de 3 milliards de personnes de la classe moyenne dans le monde, nous aurions besoin de pas moins de 20 planètes pour maintenir notre niveau de prospérité. Les ODD ne sont pas tant un principe directeur pour réduire les coûts, non, ils offrent une opportunité de parvenir à une économie ouverte. Innover et rendre possible le progrès humain avec ces innovations », déclare Lieven Danneels, président du VLAIO, l'agence flamande pour l'innovation et l'entrepreneuriat.

Quiconque est durable, est innovant  
Il n'est pas surprenant que la VLAIO soutienne l'entrepreneuriat durable. Les études montrent entre-autres que les entreprises qui investissent dans le développement durable sont plus innovantes et plus agiles. Elles peuvent même prendre le pas sur leurs concurrents, tout en étant bénéfiques à notre société.

Danneels : « Si nous, en tant que Flandre, voulons avoir une place dans le top cinq des régions innovantes de la connaissance, nous devrons stimuler davantage le changement de mentalité qui a été initié afin qu’économie et écologie puissent aller de pair. Il appartient ensuite aux autorités de veiller à édicter des règles et des normes intelligentes qui donnent l'impulsion requise pour rendre la durabilité abordable. Les subventions sont également un excellent instrument pour générer un impact positif des ODD. »

Conflit avec la législation  
L'impression 3D est un processus qui intègre déjà la durabilité. Alors que l'alternative classique élimine la matière en cours d'usinage, l'impression 3D n'utilise que le strict nécessaire pour construire les composants ou la structure. Avec Materialise, nous avons un acteur mondial de l'impression 3D dans nos propres rangs. 

Le PDG Fried Vancraen : « Au début de la pandémie de la Covid-19, nous avions conçu un ouvre-porte hygiénique en cinq jours et l'avions rendu disponible numériquement. Une initiative qui a été primée partout dans le monde et un bel exemple de transition digitale. » Une technologie qu'il faut donc applaudir à deux mains, mais qui va néanmoins à l'encontre des limites de la législation. 

« Nous avons développé un guide technologique pour les chirurgiens de la main. C'est une technologie qui est également validée cliniquement et économiquement et qui pourrait avoir beaucoup d'impact positif. Mais le cabinet a effacé ce travail de nombreuses années d'un seul trait de plume. C'est dommage », déclare Vancraen.

(photo: iStock)

Mieux commercialiser le savoir-faire  
Il y a donc certainement encore du pain sur la planche, mais où en sommes-nous en termes d'ODD chez nous ? Très bien en fait. Dans le rapport « Développements durables », la Belgique se positionne cinquième sur 165 pays. Sonja Willems, présidente du conseil d'administration de la FIT (Flanders Investment & Trade) : « Nous sommes en fait des acteurs mondiaux dans les domaines clés des ODD. Nous pouvons à juste titre être fiers de cette prouesse. Cela témoigne de notre force d'innovation. »

Mais quels sont encore les écueils latents ? « Nous commercialisons trop peu notre savoir-faire. Nous, les Belges, nous ne le valorisons pas suffisamment ; nous continuons tout simplement à travailler avec diligence. En tant que FIT, nous essayons de promouvoir la réputation de nos entreprises dans des spots technologiques. En outre, l'établissement d'écosystèmes relatifs à la durabilité peut offrir un moyen pour nous en tant que petite région de créer un impact plus rapidement. »

Zéro coûts, maxi gains   
En tout cas, An Nuyttens, qui dirige la division Silica de Solvay, prouve que de plus en plus de personnel féminin occupe des postes au top dans l'industrie. « Mais quand je vois à l'école de ma fille que seulement 18% d'adolescentes suivent une orientation technique, il semble que peu de progrès a été réalisé. Nous avons besoin de plus de talents STEM, M, F ou X, et au plus vite au mieux. L'occasion est maintenant rêvée pour prendre une longueur d'avance. Lorsque je perçois aujourd'hui l'enthousiasme qui règne chez les entrepreneurs qui misent sur le développement   
durable … C'est contagieux. »

Solvay Silica donne en tout cas déjà le ton : d'ici 2050 par exemple, l'entreprise ambitionne d'être climatiquement neutre. L'effort coûtera un investissement conséquent. Elle envisage d'investir 2 milliards d'euros d'ici 2040. « Depuis les années 1990, la silice contribue à réduire la résistance au roulement des pneumatiques et donc les émissions de CO2 des voitures.

La matière première requise, le sable, n'est pas renouvelable, alors que 40 à 50 milliards de tonnes sont chaque année utilisées pour la construction. Nous avons dès lors développé un procédé pour le remplacer par des balles de riz, déchets de la décortication du riz. Si l'on sait que chaque pneu contient 1 kg de silice, c'est tout gain pour l'environnement. Mais nous pouvons aussi vendre cette silice verte à un prix trois fois plus élevé. La durabilité ne nous coûte donc rien », stipule Nuyttens.

C'est maintenant ou jamais  
La technologie peut donc vraiment rendre notre monde meilleur. Et les exemples ne manquent pas en Belgique. La brasserie Huyghe de Merelbeke par exemple. Elle ambitionne de brasser la bière la plus durable au monde. Elle est déjà en bonne voie. Ces dernières années, la consommation d'eau est passée de 8,5 à 3,7 l d'eau pour 1 l de bière.

L'étape suivante ? Ramener ce chiffre sous le seuil historique des 3 l. Un autre exemple : un jumeau numérique de la chaîne de production de Volvo Gand aide les travailleurs à anticiper de manière virtuelle et sûre des scénarios réalistes dans l'usine. Et qui simultanément forme les générations futures à la Haute école Odisee aux techniques les plus modernes.

Cela aussi, c'est le meilleur des ODD. Les deux exemples sont basés sur la technologie de Siemens. Le Senior Vice President pour la Belgique-Luxembourg Eddy Nelis : « La durabilité n'est plus une opportunité, mais une nécessité. Ne pas investir aujourd'hui, c'est craindre d'être mis à l'écart demain. Car la technologie existe déjà pour opter pour un monde neutre en carbone avec du profit à la clé. Il est essentiel de faire les choix de société idoines. »