Expériences à bord de la Station spatiale internationale ISS

Métabolisme des astronautes, comportement des plantes, réaction du vivant aux rayonnements et des mousses à l’apesanteur… Dans l’espace, on n’observe pas que l’espace. La preuve en 4 expériences menées à bord de la Station spatiale internationale ISS.

Mots clés: #expérience, #ISS, #métabolisme, #spatiale

Lire plus

research

( Photo: © NASA / ESA )

ENGINEERINGNET.BE - Les premières expériences menées concernent le métabolisme humain en microgravité. Les séjours dans l’espace mettent le corps des astronautes à rude épreuve.

Audrey Bergouignan, de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien (Unité CNRS/Université de Strasbourg) et son équipe étudient plus précisément les modifications métaboliques induites par la microgravité. Car celle-ci peut engendrer des troubles similaires à ceux observés chez des personnes atteintes de maladies métaboliques comme le diabète de type 2. 

On étudie ensuite le rôle des plantes en milieu hostile. Microgravité, radiations, absence de convection des gaz qui empêche le renouvellement de l’air… « En orbite, la plante est exposée à des facteurs jamais rencontrés au cours de son évolution, souligne Eugénie Carnero-Diaz, de l’Institut de systématique, évolution, biodiversité (Unité CNRS/EPHE/MNHN/Sorbonne Université).

« Pour effectuer un aller-retour Terre-Mars, il faut compter deux ans. Il est donc nécessaire de vérifier que les plantes seront capables d’assumer leurs rôles, comme la purification de l’eau et de l’air, ou encore la nutrition. »

Troisième sujet d’expérience : la matière organique à l’épreuve des rayonnements. Hervé Cottin, du Laboratoire inter-universitaire des systèmes atmosphériques (Unité CNRS/Université Paris Cité/Université Paris-Est Créteil Val-de-Marne) et son équipe étudient l’évolution de la matière organique sous l’effet des rayonnements solaires.

Pour ce faire, ils ont envoyé des échantillons à l’extérieur de l’ISS. Ces cellules d’exposition permettront d’étudier le vieillissement des matériaux à usage spatial et de suivre l’évolution de composés d’intérêt exobiologique. 

Les expériences portent enfin sur la déstabilisation des mousses par l’apesanteur. Les mousses font partie de notre quotidien et sont scrutées à la loupe par Emmanuelle Rio, chercheuse au sein du Laboratoire de physique des solides (CNRS/Université Paris-Saclay), qui s’intéresse à leur stabilité.

Or, l’étude du comportement des mousses liquides sur la terre ferme est un exercice périlleux, car la gravité les rend très peu stables.

Pour contourner le problème, les scientifiques ont donc envoyé des liquides moussants à bord de l’ISS dans le cadre de l’expérience Foam-Coarsening (FOAM-C).

Toutes les données acquises dans l’espace n’ont pas encore été analysées, mais les scientifiques espèrent bientôt mieux appréhender les propriétés des mousses.