ENGINEERINGNET.BE - Les exosquelettes de la société allemande Ottobock étaient jusqu’à présent des systèmes mécaniques. Aujourd’hui l’entreprise présente en primeur son IX BACK VOLTON, un exosquelette ‘intelligent’ et motorisé pouvant amplifier le mouvement de l’utilisateur au levage jusqu’à 17 kilos.
Il le ‘pousse’ vers le haut et soulage son dos. Les capteurs et l’IA embarquée reconnaissent les modèles de mouvement et adaptent le support. L’exosquelette pèse 4,8 kg. Les batteries ont une autonomie d’une équipe de travail (8 heures). Le système est destiné aux postes de travail dynamiques, aux mouvements variés, aux charges lourdes, chargements et déchargements, … dans l’industrie, la logistique et les activités de retail. « L’objectif n’est pas de travailler ‘plus’ mais de soulager le dos lors des tâches quotidiennes. »
Airbus aurait suivi durant deux ans des personnes équipées d’un exosquelette. Celui-ci n’aurait pas d’impact négatif et l’utilisateur n’a pas soudainement dû supporter des charges plus lourdes ou plus importantes pouvant causer des problèmes aux poignets. La production semble meilleure et il y a moins d’erreurs. L’entreprise vante également son outil AIRGO XP qui analyse l’ergonomie des mouvements.
Circularité
DfACE Strategy Systems fournit des conseils pour la conception de produits dans une économie circulaire. « Chaque transformation a un coût mais le prix du produit doit rester compétitif », explique le dr. ing. en génie mécanique Phillip Wallat (36), qui a fondé l’entreprise en 2024 après cinq ans d’études. De nombreux coûts peuvent être atténués mais les matériaux secondaires et récupérés peuvent coûter plus chers …
Pour trouver une solution, il faut investir dans le développement, le temps et les bonnes personnes. L’offre de Philip Wallat se compose de plusieurs modules: exploration, analyse approfondie des processus/produits/connexions, ce que l’entreprise peut changer d’elle-même et la mise en place d’une communication avec les parties externes. « Dans une entreprise, il faut avoir envie de réussir la transformation. « Tout le monde doit être impliqué : le management de niveau C, les développeurs de l’ingénierie et les concepteurs. »
Employer branding
« On ne peut rien faire sans les individus », nous dit Rainer Grill de chez Ziehl-Abegg, le spécialiste en ventilation et systèmes d’entraînement qui peaufine l’image de son entreprise. « Cela fait maintenant cinq ans que nous publions des vidéos amusantes sur TikTok pour attirer les développeurs de logiciels et les ingénieurs. Nous organisons des tournois depuis quatre ans. L’année dernière, il y a eu l’AI Communication Award. Notre département dédié à l’apprentissage des jeunes tourne bien. »
Ziehl-Abegg est impliqué dans le projet ‘Innovation Park Artificial Intelligence’ (IPAI) à Heilbronn où plus de 50 entreprises et instituts – comme Porsche, Schunk, GEMÜ, SAP, fischerwerke, EBM-Papst, Läpple, Mosca, Würth, Fraunhofer Institut, TU München,…- développent l’intelligence artificielle appliquée. L’IPAI a reçu 50 millions d’euros de la Dieter Schwarz Stiftung – Dieter Schwarz étant le fondateur de Lidl – et autant de Baden-Württemberg.
L’année dernière, le premier bâtiment de la plateforme - IPAI Spaces – a ouvert ses portes et tout un écosystème autour de l’IA y sera développé. Soit 6.000 m² de bâtiments. Ailleurs à Heilbronn, la construction d’un campus sera lancée cette année – sur 23 hectares – et fournira du travail à plus de 5.000 personnes. Il est appelé à devenir le plus grand écosystème de l’IA en Europe.
Des oreillettes qui servent plus qu’à entendre
KIT (Karlsruhe Institute of Technology) présente le kit de démarrage OpenEarable et des ‘oreillettes’ équipées de trois microphones, un capteur de mouvement et de pression, un accéléromètre, un gyroscope et un magnétomètre, un oxymètre de pouls, … Elles contiennent un nRF5340 avec deux processeurs Arm Cortex-M33 et deux processeurs de signal numérique (dcp) ADAU1860 pour le traitement audio.
Cette plateforme firmware open source – on partage les fichiers de conception des pcb – fonctionne sur le système d’exploitation en temps réel ZephyrOS et permet de nombreuses applications. Ce système d’oreillettes peut capturer et analyser toutes sortes de données sur votre attitude, votre sommeil, votre stress, etc. Il indique s’il faut ajuster votre attitude. Il mesure jusqu’à quelle hauteur vous sautez ou combien de sauts vous avez effectué lors d’une séance d’entraînement avec une corde à sauter.
L’un des microphones capte le son venant du crâne, ce qui permet une meilleure communication dans les environnements bruyants. Le capteur de température intégré mesure la température centrale du corps, intéressant pour surveiller par exemple le cycle menstruel. Le système peut suivre votre sommeil, si vous bougez peu ou beaucoup, si vous souffrez d’apnée, d’activité cérébrale, etc.
La plateforme peut encore évoluer. Le kit de démarrage s’adresse aux développeurs qui souhaitent étendre les possibilités. Les oreillettes sont des simples oreillettes avec lesquelles vous pouvez écouter et diffuser de la musique à partir d’un smartphone Android avec un support LEAudio (comme Google Pixel).
Programmation sans code de robots et d’automatisations
« Il y a 10 millions de programmeurs Python dans le monde », lance Christoph Brenken, responsable marketing chez Voraus Robotik à Hanovre, qui contrôle n’importe quel robot ou machine avec son logiciel de programmation sans code voraus.core. Trop d’énergie et de temps sont consacrés à l’intégration de différents composants, souvent incompatibles dans une solution fonctionnelle.
L’environnement de développement Voraus - voraus.pioneer - basé sur Python – connecte des robots, des capteurs, des composants de bus de terrain, etc., sur un PC moyen. L’entreprise, fondée il y a sept ans et qui compte 35 personnes, est le successeur de l’entreprise de cobots Yuanda Robotics qui a fait faillite suite au Covid. Depuis 2022, Vorous se consacre uniquement aux logiciels.
« Le grand défi est la disruption de notre technologie », ajoute Christoph Brenken. « La plupart utilisent le logiciel du constructeur de robots ou de machines et nous proposons quelque chose de différent. Il faut gagner la confiance. » Chez Agile Robots à Munich, qui a repris le hardware de Yuanda, le Cobot Yu5 Industrial fonctionne désormais sur voraus.core.
Festo l’a également testé/intégré dans sa nouvelle plateforme d’automatisation AX Controls. Bowe Group l’utilise dans sa solution globale. Voraus, qui cible les fabricants de robots, les équipementiers et les grands intégrateurs, a travaillé avec Carl Cloos Schweißtechnik, Fanuc, Gropyus, Igus, Kuka,…
Schunk, spécialiste des systèmes de préhension robotisés et de l’automatisation, veut montrer comment travailler de manière plus numérique et intelligente. Il fera une démonstration d’un cas d’e-mobilité. Avec Fanuc, il présentera des solutions de préhension pour la production ou le recyclage de cellules de batteries (prismatiques) au parc d’applications e-mobility.
Des réducteurs sur mesure
Flender propose un réducteur brillant sous un boîtier transparent. Un capteur octogonal, monté sur chaque réducteur, mesure la vitesse de rotation, le couple, les vibrations et la température dans la conduite d’huile. Chaque capteur est livré avec des données de référence idéales, ce qui n’est pas évident car les réducteurs se déclinent dans d’innombrables variantes. « Chaque réducteur est produit en moyenne 1,2 fois chez Flender. »
Chaque modèle est équipé au préalable de son jumeau numérique. Pendant son fonctionnement, les données sont envoyées au cloud via le wifi ou Bluetooth et consultables sur le portail et les appareils mobiles. Le logiciel intelligent AIQ fournit des recommandations sur les composants susceptibles de tomber en panne. Outre ces informations, les clients/utilisateurs reçoivent des tutoriels pour les aider à commander des pièces dans la boutique en ligne et même à réparer les réducteurs.
Via un lien OPC-UA, les données sont transférables vers le logiciel de maintenance prédictive de l’utilisateur. L’extension avec AIQ detect est la nouveauté. Elle inclut désormais les accouplements dans le système de détection. Les accouplements sont des éléments délicats car les tampons internes en élastomère empêchent que les disques d’accouplement de s’engager métal sur métal. Ils sont découplés manuellement pour l’inspection visuelle des tampons en élastomère. La solution plus intelligente se compose d’un capteur et deux aimants, fixée sur chaque disque.
Le fait que les aimants passent simultanément devant le capteur détermine le remplacement des élastomères. Le fabricant de réducteurs constate que la sensorique glisse vers le moteur. Parallèlement, la demande du marché évolue vers une plus grande personnalisation, de la rentabilité et une mise sur le marché plus rapide. Pour Flender, la solution réside dans une chaîne numérique de bout en bout.
À commencer chez le client. L’entreprise a développé un environnement où les clients peuvent définir leur réducteur idéal. Ils avaient tendance jusqu’à présent à choisir des réducteurs surdimensionnés de 50% en moyenne. Le fabricant devait donc examiner leurs applications et ajuster la taille du réducteur. Désormais, les clients se voient généralement proposer un réducteur plus petit, adapté à l’application.
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