ENGINEERINGNET.BE - A côté de ses activités de support des sept réacteurs de puissance belges, ORI membre Tractebel veille à se diversifier. « Depuis 2015, nous faisons profiter les installa-tions de production de radio-isotopes médicaux de notre expertise en design très spécifique de ‘bâtiments nucléaires’, de leur ventilation, de leur radio-protection et de la sécurité de leurs occupants », souligne l’expert. Le secteur des applications de médecine nucléaire est en pleine croissance.
Société d’engineering de support des réacteurs nucléaires en Belgique, Tractebel n’a pas attendu que l’avenir de ceux-ci soit remis en question pour penser à se diversifier. Dès 2015, la société experte en nucléaire depuis 60 ans a élargi son éventail de services. Notamment vers le secteur de la médecine nucléaire nécessitant une expertise de pointe.
« A partir du moment où sont mises en œuvre des technologies pour produire et/ou utiliser des radio-isotopes médicaux (à finalité thérapeutique ou de diagnostic), des installations spécifiques s’imposent. Ce sont des bâtiments avec un design spécifique, de la ventilation ‘nucléaire’, des systèmes de sécurité et de radio-protection pour prémunir le personnel contre tous risques. La conception d’un tel environnement et de son appareillage nécessite des compétences tant nucléaires que pharmaceutiques. Tractebel offre les deux », assure Damhaut.
Niche riche et porteuse
L’offre de services de Tractebel tombe à point car la médecine nucléaire est en train de se tailler une part croissante dans les protocoles de santé. « Au niveau mondial, les radio-isotopes médicaux sont utilisés chaque année plus de 40 millions de fois à des fins de diagnostic (80%) ou de traitements thérapeutiques. En Europe, plus de 9 millions de patients reçoivent chaque année une dose d’un composant radio-pharmaceutique. La prévision de croissance du recours au nucléaire médical est de 5% par an, avec un accroissement de la partie thérapeutique qui pourrait représenter 30% de l’usage des radio-isotopes d’ici cinq ans », évalue le product manager de Tractebel.
Nouveaux besoins
Plusieurs facteurs favorisent la croissance organique de la médecine nucléaire : comme son application à de nouvelles pathologies ainsi que l’augmentation de l’espérance de vie des seniors grossissant le nombre de patients potentiels … « Il est clair », constate l’expert nucléaire, « que la production d’isotopes va devoir augmenter pour répondre à la demande. D’autant que de nouveaux radio-isotopes sont développés et de nouvelles molécules utilisées. Durant des décennies, quasi un seul radio-isotope (le Technétium 99m), était utilisé dans plus de 95% des procédures de médecine nucléaire dans le monde.
Aujourd’hui, il représente encore 80% de celles-ci. Son tassement est du au fait qu’une série d’autres radio-isotopes et d’autres molécules ont été développées pour le diagnostic mais surtout le thérapeutique (injection d’une molécule transportant un radio-isotope vers une tumeur que celui-ci va irradier). Cette évolution implique de nouvelles capacités de productions, de nouvelles installations voire d’upgrader et mettre aux nouvelles normes des installations anciennes. C’est dans ces différents cas de figure que Tractebel Nuclear déploie tout son savoir-faire. »
Au service du client …
Tractebel a donc fait le bon choix stratégique de développer une palette de services d’engineering nucléaire dédiés au secteur médical. Tous azimuts. En témoigne, son éventail de clients : des producteurs de radio-isotopes comme l’entreprise SCK-CEN pour laquelle Tractebel assure le design de la première phase de leur projet de réacteur de recherche multi-fonctionnel Myrrha, notamment destiné à la production de radio-isotopes médicaux. Comme IBA, entreprise active dans le domaine de la proton thérapie par cyclotrons tels que IBA.
Ou encore le premier gros défi relevé par Tractebel dès 2015 dans le domaine de la médecine nucléaire : le projet Pallas pour un client hollandais de mise en place d’un nouveau réacteur de production de radio-isotopes pour remplacer l’ancien. Pour d’autres clients, il s’agit parfois de démanteler complètement, de manière hypersécurisée, des installations en fin de vie. Enfin, le département nucléaire médical du groupe s’emploie aussi à intégrer dans sa clientèle des structures hospitalières pratiquant de la médecine nucléaire.
« On a déjà travaillé sur le CHC MontLégia et en particulier son département de médecine nucléaire qui a nécessité des spécifités (ventilation, radio-protection pour le personnel et les patients) et des autorisations d’exploitation spéciales de l’agence fédérale de contrôle nucléaire. A cet égard, dans certains cas, nous prenons aussi en charge la rédaction du rapport de sûreté et l’obtention des autorisations. Ce service de mise en conformité légale, essentielle pour nos clients, est une spécialité que nous voulons développe», souligne Damhaut.
… de A à Z
Main dans la main avec leurs clients et leurs départements Facilities, Tractebel Nucléaire est aujourd’hui le seul acteur belge à déployer autant de services reposant sur une expertise d’engineering nucléaire forte conjuguée à une expertise des infrastructures pharmas de production de radio-isotopes. « Cette double compétence nous permet d’assumer au mieux l’accompagnement de tout ou partie de l’engineering d’un projet. Idée, design préliminaire, fixation d’un budget, choix du site d’installation, etc.
Dès que le projet devient concret, on peut finaliser son basic design et son engineering spécifique (appareils, ventilation, systèmes de sécurité, électricité et IT, etc) en fonction du process de production/utilisation choisi », décrit Damhaut. Il poursuit : « Sur la partie bâtiment, on peut aussi accompagner le client dans le choix des fournisseurs pour la construction. Dans la foulée, nous pouvons, proposer d’assurer un suivi de chantier avec un chef de projet et une équipe pouvant recourir à l’entièreté des compétences nucléaires et pharmas de Tractebel. Le projet achevé, on peut même accompagner le client lors de la validation auprès de l’Agence pour la sécurité nucléaire. Nous appelons cette prise en charge de A à Z, un projet EPCM (Engineering Procurement Construction Management).
Ce service all-in est notre plus value, le tout en bonne intelligence avec les Facility Manager en leur assurant l’intégration optimale de la zone nucléaire spécifique dans les systèmes de gestion BIM (Building Information Modeling) et BMS (Building Management System) de tout le bâtiment. »
