Localisation d'une source gamma dans un microquasar

L’observatoire H.E.S.S. (Namibie) a capté des photons de très haute énergie en provenance du microquasar SS 433. Cela indique que des particules y sont accélérées de façon extrême. Les résultats ont été publiés dans la revue Science.

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( Photo: Science Communication Lab for MPIK/H.E.S.S. )

ENGINEERINGNET.BE - Cette étude associe le Laboratoire Leprince-Ringuet (LLR, une unité mixte de recherche CNRS) à l’École polytechnique et l’Institut Polytechnique de Paris.

A environ 18 000 années-lumière de la Terre, dans notre galaxie, se trouve SS 433, soit un couple d’astres: une étoile et un trou noir.

Si ce système était connu depuis longtemps des astronomes, c’est la première fois que des photons dans le domaine dit «gamma», y sont observés.

Dans SS 433, le trou noir aspire une partie de la matière de son étoile compagnon. La plus grande partie disparaît dans le trou noir, mais une petite proportion est éjectée perpendiculairement, au sein de deux jets de plasmas, dont la vitesse atteint un quart de celle de la lumière.

Situés en Namibie, les télescopes qui forment l’observatoire H.E.S.S. ont détectés l’émission, dans ces jets, de photons gamma de très haute énergie, de quelques dizaines de téraélectronvolts (TeV).

L’énergie d’un photon de longueur d’onde visible se situe autour de l’électronvolt, celle d’un photon X est mille fois supérieure, et un photon gamma est un mille milliards de fois plus grande.

Grâce à la position de SS 433 dans le ciel, les scientifiques ont pu déterminer précisément où étaient produits ces photons gamma.

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils ne sont pas accélérés à la base des jets, proches du trou noir, là où la vitesse est la plus grande, mais au contraire, le phénomène se produit à grande distance (plus de 75 années-lumière du trou noir).

L’hypothèse: ils rentreraient en collision avec un obstacle, sans doute un nuage de matière. Dans ce choc, il peut y avoir accélération de particules, notamment des électrons, qui ensuite transmettent leur énergie aux photons.

Avec cette découverte, les astrophysiciens percent un peu plus à jour les mécanismes des accélérateurs de particules cosmiques.