ENGINEERINGNET.BE - Ce 31 mars a donc été lancé le programme de recherche SupraFusion, piloté par le CEA et le CNRS, et financé par le plan d’investissement France 2030 à hauteur de 50 millions d’euros sur sept ans, en cohérence avec l’action de l’Agence de Programme Energies Décarbonées (APED).
Ce projet a pour ambition de renforcer, structurer et fédérer les compétences et les moyens de la communauté scientifique française pour soutenir la construction d'une filière nationale dans les marchés émergents et concurrentiels des supraconducteurs haute température, en particulier pour la fusion magnétique qui repose sur l’utilisation de puissants aimants à fort champ.
Plus de 200 scientifiques d’une vingtaine d’organismes de recherche et d’industriels sont mobilisés à ces fins.
Les supraconducteurs sont des matériaux qui se distinguent notamment par des propriétés électriques et magnétiques particulières, qui les rendent aptes à supporter des courants d’intensité très élevée. Ce qui les rend aujourd’hui indispensables lorsqu’il est nécessaire d’utiliser un très fort champ magnétique.
C’est le cas en santé avec les IRM, en physique fondamentale avec les accélérateurs de particules ou dans le domaine de l’énergie avec la fusion nucléaire par confinement magnétique.
Leur utilisation nécessite cependant des températures très basses autour de 4 kelvin (-269° C), ce qui limite le déploiement de tels matériaux.
L’arrivée à maturité de matériaux supraconducteurs dits à haute température critique, allant jusque 80 kelvin (-193 °C) pourrait dès lors se révéler cruciale, en particulier la recherche sur la fusion nucléaire.
Ces matériaux présenteraient également un grand potentiel dans de nouvelles applications comme la production d’électricité éolienne, le transfert d’électricité ou la mobilité lourde bas-carbone (avions, bateaux).
Les recherches pilotées par le CEA et le CNRS vont ainsi se déployer autour de trois grands axes : développer les briques technologiques des supraconducteurs haute température critique, démontrer leur fiabilité technologique à grande échelle, et explorer les applications de rupture.