ENGINEERINGNET.BE - L’industrie manufacturière est le moteur de nos exportations et de notre prospérité. Chaque emploi dans l’industrie manufacturière en génère au minimum un autre dans les secteurs de services connexes. Près d’un Belge sur quatre gagne sa vie grâce à l’industrie. À l’heure actuelle, ce sont toujours les secteurs de la (haute) technologie, représentés par Agoria, qui contribuent le plus à ces emplois. L’innovation technologique permet à nos entreprises de se différencier par rapport à leurs concurrentes et de traduire cet avantage en valeur ajoutée, en création de richesse et en emplois.
On peut donc affirmer que l’industrie manufacturière et les services connexes créent une grande valeur ajoutée au sein de notre économie. En termes de part de la valeur ajoutée, notre pays a subi un recul plus important que les économies européennes les plus fortes, jusque sous la moyenne européenne. Depuis 2015, cependant, on constate un effet positif des mesures prises pour renforcer notre position concurrentielle (notamment le tax shift et le saut d’index) et une stagnation, voire une légère amélioration, de la part de marché de l’industrie manufacturière. D’autres étapes sont nécessaires car il est moins une, si pas trop tard.
En effet, l’impact de la crise corona sur l’industrie manufacturière est colossal, selon le secteur, et la reprise pourrait bien prendre plusieurs années. En collaboration avec l’Université d’Anvers, Agoria a mené des entretiens approfondis avec 25 chefs d’entreprise de l’industrie manufacturière concernant les défis supplémentaires découlant de la Covid-19. D’autres défis permanents sont à relever. La pénurie de profils qualifiés entrave notamment la croissance des entreprises. Si nous voulons continuer à attirer les investissements, nous devons continuer à œuvrer au maintien d’un climat social favorable, qui nous permettra d’avancer ensemble. Bien entendu, les défis liés aux embouteillages ou à l’approvisionnement énergétique restent des thèmes d’actualité.
Agoria appelle les entreprises à se transformer en des entreprises résilientes, capables de faire face aux crises, à accélérer la digitalisation là où cela pourrait créer de la valeur ajoutée, et à s’aligner à l’agenda européen concernant les technologies prioritaires. Les gouvernements doivent continuer à prendre des mesures insufflant à nos entreprises l’oxygène nécessaire, et de tendre vers une position de leader et une excellence technologique pertinente pour l’industrie. Les bases de l’industrie manufacturière doivent être renforcées afin que nous puissions valoriser davantage notre excellence technologique.
Nous avons tout intérêt à préserver la compétitivité de nos entreprises afin de les inciter à rester ici, mais aussi à investir massivement dans l’industrie pour augmenter leur productivité et leur innovation. La mise en œuvre réussie d’un plan de relance ciblé permettant une augmentation de la productivité, est indispensable. Dix-mille emplois dans l’industrie font augmenter la valeur ajoutée finale de 2,25 milliards d’euros. Il semble donc judicieux d’axer la politique économique sur l’emploi dans l’industrie. De plus, près de 70% des biens produits en Belgique sont exportés. L’application de règles commerciales multilatérales équitables est une priorité absolue qui ne doit cependant pas conduire à un protectionnisme pur.
Saviez-vous qu’il est fort probable que les pièces de votre nouvelle voiture aient été conçues et assemblées dans un rayon de 100 km autour de chez vous ? Qu’il en va de même pour les machines agricoles qui permettent de vous nourrir ? Ou les métiers à tisser de pointe qui ont confectionné votre nouveau pantalon ? Ou les pompes à chaleur qui vous permettent de profiter d’une chaleur agréable tout en rendant votre habitation climatiquement plus neutre ? Nous pouvons en être fiers. Nous sommes particulièrement bons, dans notre pays, lorsqu’il s’agit de développer et produire des choses qui nous facilitent la vie et contribuent à l’améliorer.
Par Ben Van Roose, manager industrie manufacturière chez agoria
