À la conquête de l’infiniment bref

Mise à l’honneur par le prix Nobel 2023, la physique attoseconde s’attaque à une autre dimension de l’infiniment petit : le temps. À la clé, la possibilité de visualiser et contrôler la dynamique des électrons et des réactions chimiques entre atomes.

Mots clés: #atome, #chimique, #reaction, #scientifique, #électron

Lire plus

research

( Photo: Thorsten Naeser/ LAP/ Max Planck Institute of Quantum Optics )

ENGINEERINGNET.BE - Le 3 octobre dernier, la physicienne Anne l’Huillier a obtenu le prix Nobel de physique conjointement avec le Français Pierre Agostini et l’Austro-Hongrois Ferenc Krausz. Elle était la cinquième femme à recevoir cette distinction, la seconde française après Marie Curie.

Avec ce Nobel, l’Académie royale des sciences de Suède récompensait les méthodes expérimentales ayant permis la production d’impulsions de lumière d’une durée de l’ordre de l’attoseconde, soit un milliardième de milliardième de seconde.

Comme aiment le rappeler les chercheurs, il y a autant d’attosecondes dans une seconde que de secondes depuis le Big Bang.

Ces impulsions ont ouvert un nouveau champ de recherche: pour la première fois, les scientifiques disposaient d’un outil pour explorer des phénomènes ultrarapides, et en particulier la dynamique des électrons.

L’intérêt de se focaliser sur ces minuscules particules chargées négativement est immense.

La physique attoseconde apporte la dimension «temps» aux sciences de l’infiniment petit: ce n’est pas seulement l’état initial et l’état final d’un système qu’elle permet d’observer, mais aussi la transition de l’un à l’autre.

Les impulsions attosecondes permettent également de contrôler la dynamique des électrons dans la matière.

Porté pendant trente ans par un groupe réduit d’opticiens et de physiciens, le domaine «atto» intéresse désormais de nombreux autres champs scientifiques, de la chimie à la médecine en passant par la biologie.

Il est d'ailleurs aujourd'hui au coeur du programme et équipements prioritaire de recherche (PEPR) exploratoire LUMA - piloté par le CNRS et le CEA - qui vise à comprendre, façonner et exploiter la lumière pour contrôler des systèmes physico-chimiques et biologiques et ouvrir la voie à de nouvelles technologies vertes.