«Accélérer la trajectoire de l’innovation vers le marché»

Grisja Lobbestael a pris la succession de Dirk Torfs à la tête de Flanders Make. Il avait occupé des postes à responsabilité dans l’ingénierie et la vente et celui de directeur général dans la métallurgie, l’électronique et l’industrie des plastiques.

Mots clés: #Flanders Make, #industrie manufacturière, #innovation

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Ingénierie

( Photo: Flanders Make )

ENGINEERINGNET.BE - «Ce sont toutes des entreprises flamandes qui possèdent une grande pertinence et présence internationales», dit Lobbestael. «J’ai débuté ma carrière après une formation technique, mais je me suis très vite intéressé aux aspects commerciaux du monde de l’entreprise.»

Approfondissement 
Lobbestael ne voit pas son passage du secteur privé pur vers le centre de recherche comme un changement d’orientation, mais plutôt comme un approfondissement. «Saisir cette opportunité était le fruit de plusieurs années d’introspection. La possibilité d’utiliser mon expérience dans des secteurs plus variés et en même temps d’augmenter la pertinence sociétale de mon travail était un argument décisif. Rejoindre Flanders Make est pour moi l’étape ultime d’un combat pour promouvoir efficacement l’innovation au sein de nos entreprises.

La Flandre est petite en superficie, mais grande par les connaissances qu’elle possède, tant dans ses universités et centres d’excellence que dans ses entreprises. On pourrait accomplir beaucoup plus que ce qui est fait aujourd’hui. J’avais déjà observé de nombreuses fois que les innovations avaient du mal à se frayer un chemin jusqu’au marché. Ma première priorité est d’élever les compétences de nos entreprises et de les renforcer dans le but de créer une société meilleure et plus durable. Je veux jouer le rôle de connecteur pour renforcer la collaboration entre nos entreprises et nos instituts de recherche.»

Vision à long terme 
À titre d’exemple, il évoque la spin-off Atsea Technologies, dont Sioen est l’un des partenaires fondateurs. «Cela prouve qu’une entreprise innovante dans un secteur traditionnel comme le textile peut jouer un rôle décisif dans le développement de nouveaux secteurs, comme l’aquaculture. Dans ce cas-ci, il était question de la conception d’un support de culture pour algues marines et d’une machine pour récolter celles-ci.

La spin-off a récemment été revendue, mais Sioen continue de travailler sur les fibres biodégradables pour d’autres applications dans l’industrie alimentaire. De tels projets nécessitent une vision à long et moyen terme, avec des horizons à quinze ans et des interactions soutenues entre commerciaux et techniciens. Flanders Make a pour clients des entreprises industrielles, mais doit également impliquer d’autres parties prenantes dans ses interactions.»

Projets futurs  
Flanders Make est le prolongement de deux premières initiatives plus modestes: Flanders’ Drive et Flanders Mechatronics Technology Centrum. «Quand je suis arrivé, j’ai découvert une organisation très professionnelle, avec près de 850 collaborateurs. D’énormes efforts ont été déployés pour atteindre cette taille. Avec à peine quelques mois à mon compteur, je me garderai bien de faire de grandes déclarations. Nous devons encore accroître notre pertinence industrielle en termes d’échelle et de contenu.

Pour cela, nous améliorons notre visibilité et notre accessibilité pour permettre à d’autres acteurs de voir ce que Flanders Make peut faire pour eux et pour l’industrie en général.» En novembre, Flanders Make inaugurera un nouveau bâtiment sur le campus Howest à Courtrai pour la recherche technologique de pointe. «Les entreprises pourront y découvrir comment investir de façon simple et optimale dans leur propre futur environnement de production. Les entreprises industrielles de tous les secteurs y trouveront une source d’inspiration pour les besoins de numérisation de leurs procédés de production. Dans ce centre de cocréation, les entreprises qui développent des systèmes de production, des machines, des sous-systèmes ou des logiciels de process pourront tester dans des conditions réelles leurs derniers procédés et technologies de production.»

Niveau de préparation technique 
En Flandre, de nombreuses agences et organisations travaillent déjà au développement et au financement d’une économie innovante, compétitive et durable, mais Lobbestael ne craint pas la concurrence. «Nous devons offrir des services complémentaires, depuis la recherche universitaire et le développement de nouvelles technologies de pointe jusqu’à leur mise en œuvre. Comme dans une course de relais, chacun fait sa part du parcours dans le but de promouvoir efficacement l’innovation dans notre économie.»

Biographie de Grisja Lobbestael (52 ans)

  • Latin-Sciences, Petit séminaire à Roeselare
  • Ingénieur industriel en électromécanique, Hogent
  • Master science engineering product design, Hogeschool Utrecht
  • Programme de management avancé, Vlerick Business School
  • Innovation et entreprenariat, Vlerick Business School
  • Directeur technique, Packo Inox, 1995-2000
  • Directeur des ventes, Barco, 2000-2005
  • Directeur général, Sioen, 2005-2023
  • Directeur, Clusters maritimes flamands, 2014-2020
  • Directeur général, Flanders Make, 2023- ...