Décomposer l’ammoniac en hydrogène

Un chercheur de l'EPFL (Lausanne), Kevin Turani-I-Belloto, a mis au point un prototype capable de décomposer l’ammoniac en hydrogène à un moindre coût. Il vient de décrocher une bourse Bridge pour démontrer sa technologie.

Mots clés: #ammoniac, #chercheur, #hydrogène

Lire plus

research

( Photo: © 2024 EPFL/Alain Herzog - CC-BY-SA 4.0 )

ENGINEERINGNET.BE - Kevin Turani-I-Belloto, chercheur associé dans un groupe spécialisé dans les biofuels de l’EPFL, l’insititut scientififique et technologique de Lausanne, a développé un catalyseur qui permet de décomposer l’ammoniac en hydrogène à moindre coût et sans recourir à des métaux rares.

L’hydrogène est aussi prometteur pour stocker les surplus énergétiques des sources renouvelables que retors pour être utilisé comme carburant. Mais les circuits d’approvisionnement restent lacunaires et donc chers.

C’est pour cela que le transport lourd, maritime ou aéronautique – pour lequel la solution de batteries électriques n’est pas assez performante – mise directement sur l’hydrogène ou des carburants de synthèse à base d’hydrogène mais dont la production n'est toutefois pas efficace sur le plan énergétique.

Kevin Turani-I-Belloto propose dès lors une voie innovante: utiliser l’ammoniac pour transporter l’hydrogène.

Le NH3 est un gaz incolore, mais pas inodore, ce qui permet de déceler facilement les fuites. Il peut être liquéfié à une pression relativement basse (8.5bar) ou une température relativement faible (-33°C), ce qui le rend facilement transportable.

Sous forme liquide, l'ammoniac présente une densité énergétique plus élevée que l'hydrogène liquéfié.

En outre, le circuit de distribution est extrêmement développé à travers le monde d’où l’idée de l’utiliser comme une façon de transporter l’hydrogène.

Le concept vise donc à exploiter les atouts de chacun des gaz: transporter de l’ammoniac et le convertir en hydrogène où bon nous semble utile.

La conversion se fait à travers un catalyseur. Des catalyseurs existent déjà, mais ils sont soit pas assez efficaces soit trop cher comme le ruthénium, un métal extrêmement rare.

La solution de l’EPFL est performante, utilise des matériaux abondants et divise le coût du catalyseur par plus de 200. Une demande de brevet a été déposée. (Auteur: Anne-Muriel Brouet - Source: EPFL)